L'histoire se répète en descente aux Jeux olympiques. Une nouvelle fois, c'est un outsider, l'Autrichien Matthias Mayer en l'occurrence, qui a raflé la médaille d'or à Sotchi.
Ne comptant jusqu'ici aucun succès majeur, le coureur de 23 ans a choisi le meilleur jour pour ouvrir son palmarès, et ainsi rejoindre les Didier Défago, Antoine Dénériaz, Jean-Luc Crétier et autre Tommy Moe, eux aussi champions olympiques au nez et à la barbe des favoris.
Matthias Mayer ne tombe toutefois pas de nulle part. Depuis plusieurs années, le skieur de Carinthie fait partie des plus sûrs espoirs de l'équipe autrichienne. Et s'il n'a encore jamais goûté à la victoire en Coupe du monde, il était monté à deux reprises sur le podium (2x 2e en super-G), prouvant ainsi les espoirs placés en lui.
A Sotchi également, le fils d'Helmut - ancien vice-champion olympique du super-G en 1988 - s'était également placé parmi les candidats aux médailles. Il s'était en effet montré très à l'aise lors des entraînements, signant par exemple le meilleur chrono vendredi.
Sa maîtrise de la piste de Rosa Khutor a aussi payé le jour J. Impressionnant dans les grandes courbes de la partie intermédiaire, il a pu devancer d'un rien l'Italien Christof Innerhofer (2e à 0''06) et le Norvégien Kjetil Jansrud (3e à 0''10), deux autres outsiders.
Quant aux deux grands favoris, Aksel Lund Svindal et Bode Miller, ils n'ont pas pu tenir leur rang. Le Norvégien a échoué au pied du podium (4e à 0''29), tandis que l'Américain n'a pas tenu les promesses de ses entraînements en échouant au 8e rang.
Côté suisse, Carlo Janka peut s'en vouloir. Placé lui aussi parmi les outsiders après de bons entraînements, le Grison avait de quoi faire mieux que sa 6e place. Las pour lui, en s'emmêlant les bâtons dès la poussée puis, surtout, en devant corriger une trajectoire à mi-parcours, il a perdu trop de vitesse pour monter sur un podium qui semblait dans ses cordes.
Beat Feuz (13e) a, lui, livre une course propre. Mais en net manque de compétition, dû à plusieurs pépins physiques (genou et cheville), il n'a pas pu prendre les risques nécessaires sur une piste aussi exigeante que celle de Rosa Khutor.
Classé juste derrière le Bernois, Didier Défago (14e) n'a pas pu défendre son titre de Vancouver. Plus rapide que Matthias Mayer sur le haut du parcours, le Valaisan n'a pas pu tenir le choc dans la partie technique.
Grosse déception également pour Patrick Küng (16e). Le vainqueur de la descente de Wengen a perdu le fil dans les grandes coubres de la partie intermédiaire. A sa décharge, le Glaronais n'avait pas abordé cette course dans les meilleures conditions, qui est affaibli depuis plusieurs jours en raisons de problèmes intestinaux.