«Je me réjouis de disputer la 100e édition. Ce sera forcément spécial.» Steve Morabito respire. Lui qui était resté à quai contre toute attente, l’été passé, a donc été retenu par ses directeurs sportifs de la BMC pour disputer le Tour de France. C’est la troisième fois après 2010 et 2011 qu’il disputera la Grande Boucle. En 2011, il avait pris part à la victoire finale de Cadel Evans. C’est aussi la première fois qu’il prendra part à deux grands tours dans la même année puisqu’il avait déjà couru le Giro, en mai dernier. «C’était l’un de mes objectifs de la saison», poursuit-il. «J’ai appris la bonne nouvelle lundi lorsque notre manager est venu nous rendre visite à La Gemmi où j’étais en stage d’entraînement avec Cadel Evans.»
Le Chorgue avait retenu la leçon. Très déçu d’avoir été écarté au tout dernier moment, en 2012, il s’était mis beaucoup moins de pression cette année. «J’étais plus relax, beaucoup plus décontracté qu’une année plus tôt. Depuis un mois que j’étais sûr d’être parmi le groupe élargi, je me suis préparé en conséquence. Les douze coureurs ont agi de la même façon. Si je n’avais pas été pris, j’aurais disputé le Tour d’Autriche où j’avais bien marché en 2012.»
«BMC a choisi un grimpeur supplémentaire»
Plus que la décision de ses dirigeants, c’est son état physique au retour du Giro qui le préoccupait. Ainsi que son poignet droit, fissuré depuis la dernière semaine du Tour d’Italie. «Je peux rouler sans douleurs», rassure-t-il. «Physiquement, j’ai bien récupéré de mes efforts. Je risque de manquer de rythme en début de tour. Je n’ai plus couru depuis un mois. Mais ça va revenir assez rapidement.»
Si le Grangeard d’adoption fait partie des neuf coureurs retenus par la BMC, cette fois, c’est surtout au parcours plus montagneux qu’il le doit. Autant il avait avantagé les rouleurs, en 2012, autant il devrait faire le bonheur des grimpeurs en juillet prochain. «C’est vrai», reconnaît-il. «D’ailleurs, l’équipe a retenu un grimpeur de plus. C’est ce qui a fait la différence en ma faveur.» A 30 ans, il s’apprête donc à disputer le neuvième grand tour de sa carrière: quatre Giro, deux Vuelta et trois Tour de France. «J’avais déjà eu la chance de prendre part au 100e Giro. L’ambiance était différente; on sentait que l’événement sortait de l’ordinaire.»
Depuis une douzaine de jours, Steve Morabito a donc pris de l’altitude au côté de Cadel Evans. Les deux hommes ont pris leur quartier à La Gemmi, au-dessus de Loèche-les-Bains. «La première semaine, nous avons surtout profité de récupérer en altitude. Ensuite, nous sommes redescendus en plaine et avalé quelques cols. En parallèle, nous avons pas mal roulé sur home-trainer. Les conditions étaient parfaites.»
Les championnats de Suisse pour se préparer
Avant de prendre la direction de la Corse, où sera donné le départ du Tour de France le samedi 29 juin, Steve Morabito disputera les championnats de Suisse à Satigny. «Le parcours est taillé pour les spécialistes des classiques», regrette-t-il. «C’est un peu frustrant parce que ce serait magnifique de porter le maillot sur les routes françaises. Je vois bien des coureurs comme Albasini, Cancellara, mes deux favoris, Rast ou Elmiger. Dans l’équipe, chacun pourra jouer sa carte. La différence, cette année, c’est la présence d’une deuxième équipe très forte avec IAM. Je ne vois pas la victoire se jouer lors d’un sprint massif. Comme d’habitude, il y aura des échappées et un groupe ira au bout. La course n’est pas si longue. Une surprise est toujours possible. Si je ne peux pas jouer le titre, je m’efforcerai avant tout de prendre du rythme.»