Novak Djokovic a réussi son putsch à Roland-Garros. Le Serbe a évincé en quart de finale Rafael Nadal, infligeant un sec 7-5 6-3 6-1 au maître des lieux.
Neuf fois sacré sur la terre battue parisienne, Rafael Nadal avait jusqu'ici remporté 70 de ses 71 matches à Roland Garros. Et encore, son unique défaite, en 8e de finale en 2009 contre le Suédois Robin Söderling, avait été concédée alors qu'il était diminué physiquement par des douleurs aux genoux. C'est dire que la victoire de Novak Djokovic a une valeur historique.
Mais elle n'est pas surprenante pour autant, au vu de la forme affichée depuis plusieurs mois par le no 1 mondial. Depuis novembre, le joueur de Belgrade a raflé tous les tournois majeurs inscrits à son calendrier (Paris-Bercy, Masters, l'Open d'Australie, Indian Wells, Miami, Monte-Carlo et Rome). Il n'y a donc pas de raison à ce que cela s'arrête. Et d'autant plus que le Serbe a fait de Roland-Garros une priorité absolue, le tournoi parisien étant le seul tournoi du Grand Chelem à manquer à son palmarès.
Auréolé de ce sentiment d'invincibilité, Novak Djokovic n'a pas fait le moindre cadeau à Rafael Nadal, qui fêtait mercredi ses 29 ans. Il a certes dû composer avec la pugnacité du Majorquin, mais cela s'est limité au 1er set, lors duquel il a notamment mené 4-0 avant de voir son adversaire recoller à 4-4. Le reste du match n'a pas donné lieu à une lutte aussi acharnée. La faute au no 1 mondial, plus costaud en fond de court, plus tranchant dans ses attaques, plus fort physiquement, plus solide mentalement, bref, meilleur dans tous les compartiments du jeu.
La fin de la rencontre a même viré au cauchemar pour le malheureux Rafael Nadal, qui a perdu son service d'entrée de 3e manche en ratant une volée facile avant de concéder, quelques minutes plus tard, la partie sur une double faute. Après 2h27 de jeu, dont 1h07 pour le set initial, Novak Djokovic pouvait ainsi lever les bras au ciel et, après six défaites, s'offrir enfin le scalp de l'Espagnol à Roland-Garros.
"J'ai beaucoup de respect pour Rafa. Il n'a pas joué à son niveau habituel cette année, mais il reste un champion", a relevé le Serbe à sa sortie du court. "Ma tactique consistait à être agressif et à conserver un haut degré de concentration. Ce n'était pas toujours facile, mais je suis heureux d'y être parvenu. J'espère continuer comme ça jusqu'au bout", a-t-il ajouté.
De son côté, Rafael Nadal a fait preuve de résignation: "J'ai eu mes moments, mais de manière générale, Novak a été en contrôle la plupart du temps. Il a été meilleur que moi, c'est tout", a-t-il reconnu.
Retrouvailles face à Murray
Sur la route de son "Grand Chelem de carrière" (le fait de remporter tous les Majeurs de façon discontinue), Novak Djokovic retrouvera Andy Murray vendredi en demi-finale. L'Ecossais a évincé l'Espagnol David Ferrer 7-6 (7/4) 6-2 5-7 6-1, à l'issue d'une prestation convaincante. Le no 3 mondial n'a connu qu'une petite baisse de régime lorsqu'il a laissé filer la troisième manche, malgré une première balle de match à 5-4 dans ce set.
Reste désormais à savoir si Andy Murray aura une petite chance contre Novak Djokovic. A l'aise depuis le début de la quinzaine, toujours invaincu cette saison sur terre battue avec ses titres à Munich et Madrid, le Britannique s'est découvert une nouvelle passion pour la terre battue. Nuance de taille toutefois, il n'a pas encore dû affronter le Serbe cette année sur cette surface. Il aura l'occasion de s'y frotter vendredi pour un duel qui le verra endosser le rôle de challenger.