Après 95 jours 6 heures 9 minutes et 56 secondes, Alan Roura a terminé son tour du monde jeudi soir à 20h29. Le Genevois a pris la 17e place d'un Vendée Globe compliqué dans lequel il a connu plusieurs problèmes techniques.
Vraiment pas de quoi chatouiller le record absolu, réalisé il y a quatre ans par Armel Le Cléac'h en un peu plus de 74 jours. Cela dit beaucoup de ce Vendée Globe 2020-21, qui n'a épargné aucun des concurrents. Les conditions météorologiques n'ont jamais été idéales, les problèmes techniques ont rythmé les jours et nuits de course et il a même fallu un incroyable sauvetage de Jean Le Cam pour récupérer Kevin Escoffier, qui voguait au milieu des vagues de l'Atlantique Sud sur son radeau de survie une nuit de la fin novembre.
Emu, mais la barbe moins longue qu'il y a quatre ans, le skipper suisse avait le sourire: "C'était un beau Vendée Globe, dans tous les sens du terme, a-t-il lâché aux médias de l'organisation. Il se méritait. C'est quand on arrive qu'on se rend compte qu'on a réalisé quelque chose d'incroyable. Même si ce fut une guerre contre moi-même."
Un duel final remporté
Alan Roura n'a pas vécu cela. Heureusement pour lui. Mais il a eu ses pépins. Une petite avarie, alors qu'il avait déjà de la peine à avancer dans sa descente de l'Atlantique. Et puis surtout cette quille devenue récalcitrante au milieu du Pacifique. C'était le lendemain de Noël et il avait hésité à tirer la barre pour se diriger tranquillement vers la Nouvelle-Zélande. Ce n'est pas la nature du bonhomme: il s'est accroché, quitte à dégringoler au classement.
Et puis, il a même gagné un petit duel final, en terminant devant Stéphane Le Diraison, avec qui il était au coude à coude. Même si, comme au départ le 8 novembre dernier, le chenal des Sables d'Olonne s'est révélé bien désert jeudi soir. D'ailleurs, en raison de la marée, Roura ne le remontera que vendredi après-midi. Symbole d'un temps qui n'est plus devenu pressant.