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Abus sexuels et Eglise: 36 personnes se sont confiées à la CECAR romande

23 hommes et 13 femmes abusés au sein de l’Eglise catholique ont déposé une requête auprès de la Commission spécialisée mise en place en 2016. Les dossiers proviennent majoritairement du Valais,de Fribourg et de Vaud.

17 sept. 2020, 16:02
Concrètement, une victime qui veut déposer une demande de reconnaissance et de réparation doit s'adresser à son diocèse ou, en Suisse romande, à la CECAR (illustration).

Créée en 2016 pour une durée de cinq ans, la Commission spécialisée (CECAR) pour les abus sexuels commis dans l’Eglise catholique, et prescrits, a dressé jeudi son bilan à Lausanne. Trente-six requêtes lui ont été soumises à ce jour, dont 28 ont été honorées. Le montant total des indemnisations s’élève à 410’000 francs.

Huit requêtes du Valais

Cela représente une moyenne de 15’800 francs par personne abusée, dont 23 hommes et 13 femmes entre 37 et 82 ans aujourd’hui, soit une moyenne d’âge de 60 ans environ, a détaillé Pascal Corminboeuf, vice-président de la Commission d’écoute, de conciliation, d’arbitrage et de réparation (CECAR). Les dossiers proviennent majoritairement du Valais (8),de Fribourg (7), de Vaud (6) et de Genève (4). Neuchâtel et Jura en compte deux.

Présentes à la conférence de presse, plusieurs victimes ayant bénéficié de l’aide de la CECAR ont toutefois relevé que ces chiffres ne représentaient que «la pointe de l’iceberg». Beaucoup n’osent toujours pas témoigner, entre honte et culpabilité, d’autres sont dans le déni ou le refoulement.

«Pour la première fois, on me croit»

«Pour la première fois, on me croit», ont dit en substance les victimes venues témoigner jeudi. «C’est un cadeau inespéré», a dit l’une d’elles. Toutes ont insisté sur le fait que la confiance, l’écoute et la reconnaissance de leurs abus étaient plus importantes que l’indemnisation. La CECAR leur a ainsi permis de «marcher sur un chemin de lumière», «d’être libérées d’un fardeau» ou encore de «vivre une délivrance».

Cette Commission est le fruit d’un accord signé fin 2015 entre les institutions catholiques et l’association Soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse (SAPEC). Elle s’adresse à des victimes mineures au moment des actes et dont les faits sont prescrits. Indépendante et neutre, elle est active uniquement en Suisse romande.

Demandes validées avec lenteur

Concrètement, une victime qui veut déposer une demande de reconnaissance et de réparation doit s’adresser à son diocèse ou, en Suisse romande, à la CECAR. Ces instances étudient dans un premier temps la requête et la transmettent ensuite à la commission d’indemnisation, établie par l’Eglise catholique suisse en janvier 2017. Celle-ci se prononce ensuite sur le montant des réparations.

Dans son bilan, la présidente de la CECAR Sylvie Perrinjaquet, ancienne conseillère d’Etat et nationale neuchâteloise, n’a pas caché un «problème compliqué» avec la Commission d’indemnisation de la Conférence des évêques suisses (CES). Elle lui reproche de ne pas valider assez rapidement ses demandes, de remettre en cause la clarté de la plausibilité des faits, notamment le nombre ou le style d’abus. «C’est incompréhensible», s’est offusquée Mme Perrinjaquet.

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