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Affaire Hildebrand: la BNS réagit aux appels de transparence

Le Conseil de la Banque nationale suisse va vérifier les transactions des six membres de la direction.

08 janv. 2012, 16:28
La Banque nationale suisse va procéder à des vérifications des transactions des six membres de la direction, suite à l'affaire Philipp Hildebrand.

Le président de la BNS garde le soutien d'Eveline Widmer-Schlumpf, alors que tous deux seront entendus lundi par la commission de l'économie du National. Le Conseil de banque de la BNS réagit aux appels à la transparence: il va faire vérifier les transactions des six membres de la direction élargie.

Si le président de la Banque nationale suisse (BNS) n'a commis aucune faute légale dans le cadre des transactions sur devises, la Suisse a tout intérêt à ce qu'il reste en poste, a estimé la présidente de la Confédération vendredi soir dans l'émission de télévision alémanique «Arena».

Les conséquences d'une démission dans le contexte actuel seraient graves, a-t-elle ajouté. «Nous perdrions un président qui a sans conteste réalisé un excellent travail, qui dispose d'un bon réseau et qui peut être très utile à la Suisse».

Philipp Hildebrand a certes commis un écart moral, a noté Eveline Widmer-Schlumpf. Mais une telle erreur est «excusable si on se rend compte qu'on ne doit pas faire cela et qu'il faut changer la réglementation en conséquence». La ministre des finances a en outre exigé une enquête serrée sur les circonstances qui ont mené à la publication des données bancaires du président de la BNS.

Contrôles

Lundi, la commission de l'économie et des redevances du Conseil national l'entendra ainsi que Philipp Hildebrand et le président du conseil d'administration de la BNS, Hansueli Raggenbass. «Je veux savoir si Philipp Hildebrand pense qu'il peut, dans sa position, faire des transactions avec des actions et des devises», que le règlement le permette ou non, a déclaré dimanche à l'ats Susanne Leutenegger Oberholzer (PS/BL), membre de la commission.

Plusieurs autres voix se sont élevées pour que le réglement interne de la BNS soit durci. «Compte tenu des événements de ces derniers jours» et «en vue d'une plus grande transparence», le Conseil de banque de la BNS a pris des mesures samedi. L'organe de surveillance de la banque centrale a décidé de faire vérifier par un cabinet d'audit toutes les transactions bancaires effectuées entre 2009 et 2011 par les six membres de sa direction élargie.

Rapport jugé trop peu sévère

Le mandat sera attribué «de préférence» à KPMG ou Ernst & Young. Le rapport du cabinet PriceWaterhouseCoopers (PwC), qui avait examiné en décembre les transactions de la famille Hildebrand, a été à plusieurs reprises jugé trop peu sévère.

En outre, le règlement sur les opérations passées par les membres de la direction générale fera «l'objet d'un réexamen approfondi avec l'aide de spécialistes externes». Le Conseil de banque souhaite que ce nouveau projet lui soit soumis le plus rapidement possible.

En attendant son entrée en vigueur, les opérations sur devises supérieures à 20'000 francs faites par les membres de la direction générale élargie «ou par des collaborateurs ayant accès à des informations privilégiées» devront obtenir l'autorisation du responsable de la conformité aux règles (»compliance») à la BNS.

Contradictions

Ce week-end, le député UDC au Grand Conseil thurgovien et avocat Hermann Lei, qui a transmis les données bancaires volées de Philipp Hildebrand, est revenu sur sa version des faits. Selon lui, l'informaticien de la banque Sarasin n'a pas pu parler de ses soupçons au sein de l'établissement et n'a pas été soutenu par la banque.

«L'informateur s'est tourné vers moi en détresse, parce qu'il a découvert que Philipp Hildebrand est un probable spéculateur de devises», a déclaré Hermann Lei dans une interview publiée par le «St-Galler Tagblatt».

Ces déclarations contredisent la présentation des faits de la banque. L'établissement avait affirmé vendredi que l'ex- collaborateur ne s'était adressé ni à son supérieur, ni à la division «compliance» de la banque.

Interrogé dimanche par l'ats, un porte-parole a toutefois estimé bien possible que d'autres employés de Sarasin aient consulté les données bancaires dans le cadre de leur travail. La banque a vérifié qui a consulté ces données et dans quel but, a-t-il ajouté sans commenter le nombre de douze collaborateurs avancé par la «SonntagZeitung».

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