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Attentats de Bruxelles: pas de ramifications en Suisse

Aucun lien n'a pu être prouvé entre la Suisse et les auteurs des attentats en Belgique et en France, assure le chef du renseignement suisse, Markus Seiler.

09 avr. 2016, 10:09
"Nous affirmons depuis novembre 2015 que la menace terroriste est élevée en Europe; en Suisse aussi", déclare Markus Seiler.

Aucun lien n'a pu être prouvé entre la Suisse et les auteurs des attentats en Belgique et en France, malgré les liens entre djihadistes francophones, assure le chef du renseignement suisse, Markus Seiler. Pour lui, les attaques de Bruxelles n'étaient pas une surprise.

"Nous affirmons depuis novembre 2015 que la menace terroriste est élevée en Europe; en Suisse aussi", déclare le directeur du Service de renseignements de la Confédération (SRC), Markus Seiler, dans un entretien diffusé samedi par le journal Le Temps. "Nous savons que nous devons nous préparer à ce type d'actes. C'est un peu comme les tremblements de terre: on sait qu'il y aura des répliques, mais on ne peut pas prévoir quand".

Après l'attaque de Bruxelles, la task force Tetra a été activée, explique M. Seiler. Le groupe de travail Tetra (pour TErrorist TRAvellers) rassemble des représentants du SRC, de la police fédérale (fedpol), des polices cantonales, du corps des gardes-frontière, du Secrétariat d'Etat aux migrations et des affaires étrangères. Elle permet "grâce à une meilleure coordination" entre les différents acteurs "d'agir plus vite et d'être plus efficaces", précise-t-il.

Base de données commune

Le défi principal du renseignement et de la police est, selon M. Seiler, "de détecter à temps les individus susceptibles de passer à l'acte", car des attaques terroristes, comme celles de Bruxelles commises dans une gare de métro et un hall d'aéroport avec des explosifs, ne requièrent que "peu de moyens".

Dans cette optique, il estime qu'une base de données commune entre les services de renseignements européens est nécessaire. "Mais les bases (légales, ndlr) actuelles pour le SRC" font défaut. "Je n’ai clairement pas le droit d’échanger des données avec des pays, dont je n’aurais pas la garantie que les individus visés soient traités correctement", explique-t-il.

Le Parlement fédéral a mis sous toit une nouvelle loi sur le renseignement, qui donne davantage de compétence au SRC. Elle est combattue par un référendum de la gauche, des Verts et des défenseurs des libertés. La date du vote n'est pas encore fixée. Si elle est acceptée, la loi ne devrait pas entrer en vigueur avant mi-2017.

Fiches de médias fiables

Quant aux documents contenant les noms de 22'000 membres de l'Etat islamique (EI) transmis récemment à des médias étrangers, ils sont fiables, affirme Markus Seiler. Ils "concernent un peu plus de 5000 noms" seulement, car "il y a beaucoup de fiches dupliquées". La plupart d'entre elles "remontent à 2013 et 2014".

Le SRC a retrouvé dans ces dossiers six personnes ayant des liens avec la Suisse. "Deux ont la nationalité suisse. Un autre, d'origine maghrébine, n'aurait séjourné que onze mois en Suisse (...) Jusqu'à maintenant, il n'a pas pu être identifié", ajoute le responsable. Au total, 58 Suisses sont partis combattre en Syrie et en Irak. Douze y ont été tués.

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