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Avalanches: l'inquiétude grimpe en Valais

Les professionnels valaisans de la montagne et du sauvetage ont avoué vendredi matin devant la presse leurs difficultés à informer et sensibiliser le public et en premier lieu des vacanciers.

03 janv. 2014, 13:36
ADVENTSKALENDER 2013 - BILD 13 VON 24 BILDERN ?The road to Aminona, near Crans-Montana, Canton of Valais is closed due to heavy snowfall during the last 48 hours and a high risk of avalanches in the area, on Saturday, March 5, 2005. Heavy snowfall caused traffic problems in most parts of Switzerland. Some villages in mountain areas are not accessible at the moment and there is a high risk of avalanches in higher regions. (KEYSTONE/Denis Emery)....La route d'acces a Aminona, au dessus de Crans-Montana, est fermee en raison du fort risque d'avalanches suites aux fortes chutes de neige de ces dernieres 48h. Une deviation est possible depuis ce debut d'apres-midi de ce dimanche 5 mars 2006.(KEYSTONE/Denis Emery)

Le début de saison s'est révélé particulièrement meurtrier du point de vue des avalanches. Le danger est actuellement marqué sur l'ensemble du massif alpin valaisan et le restera pour plusieurs jours au moins. 

Les professionnels valaisans de la montagne et du sauvetage sont inquiets. Ils l'ont avoué devant la presse vendredi matin. 

Un week-end rouge

Le week-end qui arrive doit être classé rouge, en particulier la journée de vendredi, estime Eric Balet, directeur des remontées mécaniques de Verbier. 

La situation est d'autant plus difficile à expliquer que les quantités de neige sont deux fois moindres que l'an dernier à pareille époque. La couche de neige en contact avec le sol est particulièrement fragile, surtout au nord et au-dessus de 2000 mètres, explique Robert Bolognesi. "C'est malheureusement là où sont tous les skieurs que l'on trouve la plus grande instabilité", précise-t-il. 

Les différentes couches de neige ne se sont pas amalgamées et ont tendance à glisser les unes sur les autres. Il y a peu d'avalanches spontanées, les coulées sont de faible envergure, en revanche presque toutes les pentes sont concernées.

Gradation trop floue

Le météorologue admet que la gradation du danger d'avalanche n'est pas idéale. Les degrés 4 ou 5, les plus élevés, ne concernent que 3% des situations hivernales. Le degré 3, celui qui prévaut actuellement, concerne un tiers de la saison hivernale. Cette gradation, qui est une échelle européenne, est difficile à modifier.

Des efforts sont pourtant faits pour mieux communiquer avec des éléments graphiques. Mais le fait d'annoncer un niveau de danger 3 reste flou. Les spécialistes recommandent de ne pas s'arrêter à la couleur ou au niveau de danger, mais de lire le bulletin qui fournit nombre de précisions.

Reste qu'il est difficile de parler de danger alors qu'il y a peu de neige, estime Pierre Mathey, président de l'association suisse des guides de montagne. Le guide rappelle que 90% des avalanches sont déclenchées par les victimes elles-mêmes. Et trop souvent les adeptes de hors pistes s'élancent à la "queue leu-leu" sur les pentes, ce qui accroît le risque. Pour le réduire au minimum la règle d'or est: une personne à la fois sur une pente, indique le guide.

Explosion du hors-pistes

Si Pierre Mathey espère que le message passe, il constate aussi que le nombre de freeriders explose littéralement. En une dizaine d'années, le nombre d'adeptes du hors pistes a été multiplié par trois au moins.

Un constat que partage Eric Balet qui voit même une réelle inflation des prises de risque. Le niveau des skieurs s'est amélioré et le matériel qui facilite le ski dans la haute neige ouvre des endroits autrefois réputés difficiles à davantage de personnes. 

La réalité du sauvetage confirme l'analyse. "Nous devons de plus en plus souvent récupérer des gens dans des couloirs, dans des falaises et des endroits parfois scabreux", précise Pascal Gaspoz de la Maison du Sauvetage.

Nécessaire apprentissage

Les spécialistes sont unanimes: pour profiter des pentes hors des pistes balisées, il faut être équipé et surtout savoir se servir de cet équipement. Et les stations commencent à s'y mettre. Plusieurs d'entre elles ont ouvert des parcs de détection de victimes d'avalanches pour apprendre à utiliser le matériel avec des professionnels.

Des zones de freeride sécurisées font peu à peu leur apparition dans les domaines skiables. La prochaine étape est peut-être d'offrir gratuitement une formation à tous les pratiquants. Une démarche qu'Eric Balet est prêt à cautionner si elle peut contribuer à sauver des vies.

Le "Nouvelliste" revient sur le sujet dans son édition du samedi 4 janvier. 

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