Lorsqu'on parcourt, après un intervalle de trois semaines, les rues de Beït Hanoun, ville de 20 000 habitants située à la pointe nord-est de la bande de Gaza, on n'en croit pas ses yeux. Le niveau de destruction est tel qu'il rappelle les photos du Saint-Lô de juin 1944.
Certes, la ville est située sur une éminence, ce qui permettait par le passé aux artilleurs improvisés du Hamas de voir où tombaient leurs roquettes, lorsqu'ils visaient la bourgade israélienne de Sderot. Certes, la ville a été l'objet d'une incursion prolongée des blindés de Tsahal, soucieux de détruire tous les tunnels percés en direction du territoire israélien. Certes, ses ruelles de sable ont été le théâtre de violents combats entre les brigades d'élite de l'Etat hébreu et les commandos mobiles palestiniens. Mais ces considérations ne suffisent pas à expliquer l'effondrement de si nombreux immeubles et maisons, pourtant construits en béton armé....