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Bras de fer entre les CFF et BLS pour les grandes lignes

Alors que les CFF ont toujours eu le monopole des grandes lignes dans le trafic ferroviaire, voilà que BLS demande à en exploiter cinq, ce qui lance les deux entreprises dans un bras de fer.

08 sept. 2017, 10:50
/ Màj. le 08 sept. 2017 à 19:10
Actuellement, les CFF exploitent seuls les lignes longue distance (Intercity, correspondances Eurocity, Interregio et Regioexpress).

Les CFF et le BLS poursuivent leur bras de fer sur la répartition des lignes longue distance. L'ex-régie veut garder le monopole, tandis que la compagnie régionale compte en exploiter cinq. Bien que les négociations aient échoué, les deux entreprises n'excluent pas de collaborer.

Les deux compagnies ferroviaires ont déposé vendredi, à quelques heures d'intervalle, leur requête à l'Office fédéral des transports (OFT) concernant les concessions pour le trafic grandes lignes.

Les CFF veulent renouveler la concession pour ce trafic sur l'ensemble du territoire et pour 15 ans. Le BLS souhaite, lui, exploiter progressivement dès 2020 deux lignes InterCity, Interlaken (BE)-Berne-Bâle et Brigue (VS)-Berne-Bâle, ainsi que trois lignes RegioExpress, Berne-Olten, Bienne-Berne et Le Locle (NE)-Berne.

BLS prévoit de desservir ces lignes avec de nouveaux trains. Il compte pour ce faire investir près de 495 millions de francs dans le matériel roulant, sans coût supplémentaire pour la Confédération et les cantons, assure-t-il.

Actuellement, les CFF exploitent seuls les lignes longue distance (Intercity, correspondances Eurocity, Interregio et Regioexpress). La majorité de ces concessions expirent en décembre 2017 et doivent être réattribuées par l'OFT.

Dialogue de sourds

Les deux entreprises ont évoqué les pourparlers menés en vue de cette échéance. Après que le BLS a annoncé en avril vouloir desservir trois grandes lignes via Aarau et Zurich jusqu'en Suisse orientale, les CFF lui ont soumis en août une offre de partenariat pour le trafic longue distance entre Berne, Olten, Bienne et La Chaux-de-Fonds.

Dans le trafic régional, les CFF étaient prêts à céder les lignes Bienne-La Chaux-de-Fonds-Moutier (BE)-Soleure et Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds. Mais le BLS "n'a pas donné suite" à cette offre, selon les CFF.

Et la compagnie bernoise de rétorquer qu'une solution consensuelle avait été trouvée et approuvée par les présidents des conseils d'administration des deux entreprises. Il s'agissait de coopérer sur certaines lignes concédées à la compagnie régionale. Les CFF ont toutefois refusé cette proposition, affirme le BLS.

Malgré ces négociations infructueuses et "pas assez objectives", comme le concède le patron des CFF Andreas Meyer, les deux compagnies restent ouvertes à une collaboration. L'ex-régie pose néanmoins plusieurs conditions: La concession doit être de portée nationale, la clientèle ne doit pas être désavantagée, la qualité maintenue et les coûts freinés.

Ouverture à la concurrence

Pour le BLS, l'ouverture à la concurrence du trafic sur les grandes lignes permettra de dynamiser le système ferroviaire. Revendiquant "une petite part du gâteau", la compagnie estime qu'une sortie de l'actuelle situation de monopole des CFF apportera une plus-value aux clients.

Un argument que l'ex-régie conteste fermement. Certaines gares de chefs-lieux pourraient même ne plus être desservies, à l'image de celles de Delémont et Altdorf, menace Andreas Meyer.

Il faudrait aussi s'attendre à une hausse des coûts globaux de 15 à 20 millions de francs par an, en raison des synergies non exploitées, estiment les CFF. Changer de système induirait à lui seul des surcoûts entre 20 et 40 millions.

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