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Cathédrale de Lausanne: Lausanne: une foule dense et émue dit "au revoir" à Philippe Rochat

Les obsèques de Philippe Rochat se sont déroulées samedi matin en la Cathédrale de Lausanne. De nombreuses personnalités étaient présentes.

11 juil. 2015, 15:20
Des personnes se recueillent devant le cercueil du chef etoile Philippe Rochat lors des ses obseques ce samedi 11 juillet 2015 a la Cathedrale de Lausanne. Le cuisinier etoile est decede subitement mercredi suite a un malaise lors d'une sortie a velo. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

Une foule dense et émue d'un millier de personnes a dit un dernier "au revoir" samedi à Philippe Rochat à la cathédrale de Lausanne. Tour à tour, pasteur, proches et sa compagne ont loué un être "formidablement vivant" parti trop tôt à 61 ans.

"Il adorait la vie, on ne s'est jamais ennuyé une minute, tu es là, partout. Tout le monde t'aimait, je n'arrive pas à imaginer ma vie sans toi", a dit Laurence Rochat, sa compagne, devant une assistance aussi émue qu'elle, entourée d'innombrables couronnes de fleurs, dans le choeur de la cathédrale de Lausanne comble.

Profiter de la vie

Dernière à prendre la parole, la championne de ski de fond a dressé le portrait d'un Philippe Rochat "toujours à la recherche de la perfection, reconnaissant de ce que la vie apporte et cherchant à faire plaisir aux gens".

"Je perds mon grand amour, un guide, un confident. Tout peut basculer, la vie ne tient qu'à un fil et il faut en profiter un maximum. Merci", a-t-elle réussi à ajouter, la gorge nouée.

Une nouvelle vie

Grand cuisinier étoilé, sportif accompli, Philippe Rochat est décédé à Cheseaux (VD) mercredi dernier d'un malaise alors qu'il faisait du vélo, son autre passion. Depuis qu'il avait remis l'Hôtel de Ville de Crissier à Benoît Violier, il avait découvert les voyages et la cuisine exotique. Une nouvelle vie commençait.

"La Suisse romande a perdu un de ses meilleurs ambassadeurs", a confié à l'ats Adolf Ogi. L'ancien conseiller fédéral a rappelé que Jean-Pascal Delamuraz les emmenait manger à Crissier et qu'il avait ainsi découvert un lieu exceptionnel et Philippe Rochat.

Reconnaissance nationale

Tous deux sportifs et skieurs, ils aimaient se rencontrer. "Philippe Rochat était très respecté et apprécié en Suisse alémanique", a assuré Adolf Ogi, visiblement déçu que le Conseil fédéral n'ait pas honoré ces obsèques de sa présence.

Pour le canton de Vaud, le conseiller d'Etat Philippe Leuba était présent, alors que l'on a pu voir aussi dans l'assistance le conseiller aux Etats Luc Recordon, le conseiller national Olivier Français ou le municipal lausannois Marc Vuilleumier.

Une brochette prestigieuse

Les grandes toques de Suisse étaient bien représentées avec Benoît Violier, Bernard Ravet (Vufflens-le-Château), Gérard Rabaey (ancien chef du Pont de Brent), Carlo Crisci (Cossonay), Didier de Courten (Sierre), Edgar Bovier (Lausanne), Philippe Chevrier (Genève), Georges Wenger (Le Noirmont), sans oublier le français Michel Troigros.

Côté alémanique, des célébrités avaient fait le déplacement: Andreas Caminada (Schloss Schauenstein), André Jäger (ancien chef du Fischerzunft de Schaffhouse), Irma Dütsch (ancienne cheffe du Fletschhorn à Saas Fee) ou Anton Mosimann.

Un formateur hors pair

Spécialement venu de Londres, l'ancien cuisinier de la Reine d'Angleterre a dit à l'ats quel point il appréciait Philippe Rochat. "Il a fait énormément pour l'image de la gastronomie suisse et motivé un nombre incroyable de gens", a noté Anton Mosimann.

Des sportifs comme Didier Cuche, Tony Rominger, Laurent Dufaux, Pascal Richard ont aussi témoigné de leur attachement à Philippe Rochat. Comme le peintre centenaire Maffli, également présent.

Le palais absolu

"Philippe Rochat avait le palais absolu, il était une étoile de la gastronomie mondiale", a raconté Benoît Violier. Il a loué sa capacité à former des gens, "avec une générosité sans pareil". La voix cassée, il a terminé en remerciant Philippe Rochat "pour tout ce que tu nous a transmis. Nous te devons tellement".

Alors que l'industriel vaudois André Kudelski soulignait que Philippe Rochat avait réussi l'exploit de reprendre le flambeau de Frédy Girardet et de faire de Crissier "une dynastie trois étoiles", le manager sportif Marc Biver a dit son émotion d'avoir perdu "un ami exceptionnel". "Avec la forme que tu tiens, tu nous enterras tous", avait-il encore blagué récemment.

Un convoi de fleurs

Commencée à 11 heures, la cérémonie, durant laquelle on a entendu "Hey Joe" de Jimi Hendrix, s'est achevée vers 13 heures lorsque le cercueil est sorti porté par des membres de la famille, des proches et des amis sportifs. Couvert de fleurs, le cortège de sept voitures s'est ensuite élancé. Sous les applaudissements et les larmes.

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