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Chine: un présentateur télé suspendu pour avoir injurié Mao Tsé-toung

Une vedette de la télévision chinoise, qui a injurié Mao Tsé-toung dans une émission, a été suspendue.

09 avr. 2015, 11:07
Statues, figurines, posters, montres: 120 années après sa naissance dans  la province chinoise du Hunan, Mao Tsé-toung, fondateur de la Chine communiste, représente un business de plusieurs millions de francs en produits dérivés.

L'un des plus populaires présentateurs de la télévision chinoise a vu ses émissions retirées de l'antenne après la diffusion d'une vidéo où il injuriait Mao Tsé-toung. Il y parodiait des airs révolutionnaires, ont rapporté jeudi des médias locaux.

Bi Fujian est en Chine une vedette du petit écran. C'est notamment lui qui co-anime sur CCTV, la télévision d'Etat, la traditionnelle soirée du Nouvel An lunaire regardé par des centaines de millions de téléspectateurs.

Il a vu son étoile se ternir brutalement ces derniers jours après la diffusion sur internet d'une vidéo apparemment tournée lors d'une soirée privée.

On l'y voit insulter ouvertement Mao en des termes particulièrement crus - le fondateur de la République populaire est traité de "fils de p..." -, avant de parodier un air de "Prendre la montagne du Tigre par stratégie", l'un des huit "opéras révolutionnaires modèles", seuls autorisés pendant la Révolution culturelle (1966-1976).

Programmes suspendus

M. Bi en modifiait allègrement les paroles, ponctuant la chanson de "Nous avons suffisamment souffert", en référence aux épisodes dramatiques ayant marqué le règne de Mao.

CCTV est dirigée depuis cette semaine par le vice-directeur de l'autorité en charge de la censure, Nie Chenxi, premier non journaliste depuis 30 ans à assumer cette position. CCTV a indiqué enquêter sur le cas de Bi Fujian, en raison des "graves répercussions sociales" de l'incident.

Et les programmes animés par Bi seront suspendus pendant quatre jours, selon le portail d'informations Tencent, citant des employés de CCTV.

Réactions

Sur les réseaux sociaux chinois, les opinions des internautes étaient partagées.

"Il a été viré pour la seule raison qu'il est un personnage public, et parce que nous n'avons pas de liberté d'expression dans ce pays", déplorait jeudi un usager de la plate-forme de microblogs Weibo. "Il doit être puni! On ne peut pas impunément insulter notre père fondateur, c'est une ligne rouge", répliquait un autre.

Mais, sur fond de sévère répression des voix dissonantes et de réaffirmation de la légitimité du Parti communiste, les autorités se montraient peu soucieuses de voir s'épanouir un débat sur les frasques de Bi.

Selon le site China Digital Times, basé à l'étranger, les services de la propagande ont ainsi ordonné à tous les sites de "trouver et supprimer" la vidéo incriminée et de "réfréner les discussions afférentes".

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