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Contribution suisse au rapport du GIEC sur le changement climatique

Des scientifiques suisses ont participé à la rédaction du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat qui sera publié vendredi à Stockholm. La Suisse fait profiter le monde de sa longue tradition d'observation des phénomènes climatiques.

26 sept. 2013, 09:33
Thomas Stocker est chef du département du climat à l'Université de Berne.

Le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les causes du changement climatique, qui sera publié vendredi à Stockholm, porte la marque du "made ​​in Switzerland ". Non seulement la codirection sino-suisse a son bureau à Berne, mais des scientifiques suisses ont largement contribué à son élaboration.

«La Suisse a une longue histoire de contributions au GIEC", souligne Thomas Stocker, de l'Université de Berne, coresponsable de la rédaction du tome 1 de ce cinquième rapport. L'étude rassemble tous les cinq ou six ans les résultats de la recherche mondiale sur le réchauffement climatique.

Le chercheur bernois Hans Oeschger, décédé depuis, avait écrit en 1990 un chapitre du premier rapport mondial sur le changement climatique. Il fut l'un des premiers à comprendre que l'histoire du climat pouvait être reconstruite à partir des bulles d'air contenues dans les glaciers ou les régions polaires. "Les carottes de glace demeurent la pierre angulaire de la connaissance du climat", explique M. Stocker à l'ats.

Dans les rapports suivants, les chercheurs suisses ont également joué un rôle de premier plan. Depuis 2008, la codirection du cinquième rapport est basée à l'Université de Berne, et les spécialistes suisses du climat sont à nouveau bien représentés. Ils contribuent aux mesures, de la fonte des glaces à l'impact du soleil et des aérosols, en passant par les bilans énergétiques.

Dans le document à paraître, les estimations de l'élévation du niveau des mers devraient susciter beaucoup d'intérêt: les données relatives à la fonte de la banquise y figurent pour la première fois. Le rapport prévoit une hausse plus élevée du niveau des mers, a tweeté Konrad Steffen, directeur de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, et principal auteur du chapitre sur la glace et la neige.

Longue tradition d'observation

Qu'est-ce qui prédestinait la Suisse à ce rôle de premier plan en matière de climat? "La Suisse a une longue tradition d'observation des phénomènes environnementaux", rappelle M. Stocker. Dès le 19e siècle, les chercheurs ont étudié les périodes glaciaires, examiné les glaciers et découvert qu'ils fondaient. Aux considérations géologiques ont succédé les études physiques, telles que l'analyse des carottes de glace.

La prospérité et la politique ont peut-être aussi joué un rôle. De 2001 à 2013, quelque 130 chercheurs sur le climat du "NCCR Climate" se sont activés dans huit institutions en réseau. Le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) a injecté 26 millions de francs dans le projet.

Si la Suisse, grâce au projet, dispose maintenant de deux instituts de recherche permanents sur le climat (le Centre Oeschger de recherche sur le changement climatique, Université de Berne, et le Centre for Climate Systems Modeling, EPF de Zurich), ce financement est désormais tari.

D'autres pays ayant investi massivement dans la recherche sur le climat, M. Stocker considère que la position internationale de la Suisse en ce domaine est menacée. "Nous voyons cela avec beaucoup d'inquiétude", confie-t-il.

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