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Corruption au SECO: un suspect sous les verrous

Une personne a été arrêtée dans le cadre de l'enquête sur l'affaire de corruption présumée au Secrétariat d'Etat à l'économie. Il s'agirait du chef de service à qui il était reproché d'avoir accordé des mandats contres des prestations en nature.

07 févr. 2014, 11:43
Un chef de service du SECO est soupçonné d'avoir échanger des contrats contre des prestations en nature: voyages, billets VIP...

Une personne a été arrêtée dans le cadre de l'enquête sur l'affaire de corruption présumée au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). D'autre part, le professeur Urs Saxer a été désigné pour mener l'enquête administrative au sein du SECO, qui va débuter immédiatement.

La personne arrêtée se trouve actuellement en détention provisoire sur décision du Tribunal des mesures de contrainte du canton de Berne. L'information parue dans le "Tages-Anzeiger" et le "Bund" a été confirmée vendredi par Jeannette Balmer, porte-parole du Ministère public de la Confédération (MPC), ainsi que par le Tribunal des mesures de contrainte.

Selon ces journaux, cette personne serait un chef de service du SECO, déjà soupçonné de corruption et suspendu de ses fonctions la semaine dernière. Le MPC n'a pas voulu confirmer cette information. "Nous ne pouvons actuellement pas donner plus de détails sur l'enquête pénale en cours", a précisé à l'ats la porte-parole.

Le Tribunal des mesures de contrainte, contacté par l'ats, a confirmé la détention d'une personne dans le cadre de l'affaire, mais n'a pas souhaité non plus livrer d'informations sur son identité, renvoyant au MPC.

Revoir les procédures internes

Du côté du Département de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), on annonce vendredi dans un communiqué le début de l'enquête administrative ordonnée par le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann il y a deux semaines.

L'enquête devra passer au crible les règles et les procédures internes. Les premiers résultats sont attendus au plus tard à l'été 2014, selon le DEFR.

Le professeur Saxer, avocat à Zurich, est spécialisé dans le droit public et administratif et il dispose d'une grande expérience dans le domaine des enquêtes administratives, ajoute le DEFR. Son enquête devra compléter l'enquête pénale déjà en cours contre le collaborateur du SECO.

D'autre part, Johann Schneider-Ammann a réuni une "task force" afin de planifier et coordonner l'enquête administrative. Cette unité devra avant tout mettre en place des mesures concernant le fonctionnement interne du département, selon le communiqué.

Prix gonflés et cadeaux

Les quotidiens alémaniques "Tages-Anzeiger" et "Bund" ont révélé l'affaire de corruption présumée au SECO la semaine passée. Selon eux, un chef de service aurait attribué des contrats à prix gonflés à l'entreprise d'informatique zougoise Fritz&Macziol ainsi qu'à une filiale. En contrepartie, il aurait bénéficié de voyages, billets VIP et de matériel pour une valeur de plusieurs dizaines de milliers de francs.

Le SECO a été informé une semaine auparavant des soupçons de corruption et le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann a dans un premier temps ordonné l'ouverture d'une enquête administrative. Après la publication des articles jeudi dernier, le SECO a également déposé une plainte pénale auprès du Ministère public de la Confédération.

Gestion de l'affaire critiquée

Au vu de l'ampleur présumée de l'affaire et des montants importants en jeu, "il serait dans l'intérêt du département de Johann Schneider-Ammann de faire toute la lumière sur la question", a indiqué jeudi à l'ats Rudolf Joder (UDC/BE), président de la commission de gestion du Conseil national.

Ce dernier a critiqué "l'approche hésitante" du DEFR et la lenteur du processus d'enquête, qui n'est pas seulement incompréhensible, mais qui pourrait aussi mener à la perte d'indices, selon le conseiller national.

Au vu des problèmes persistants en matière de marchés publics, la commission de gestion du Conseil national va demander au gouvernement d'accélérer le passage au nouveau système régissant les contrats des marchés publics, ont indiqué mardi les services du Parlement.

Parallèlement à l'enquête prévue au sein du SECO, des enquêtes ont été lancées dans les cantons de Zoug et Zurich ainsi qu'à la ville de Zurich. L'entreprise d'informatique incriminée et une filiale comptent en effet parmi leurs clients les cantons de Zoug et de Zurich, ainsi que ceux d'Obwald, de Nidwald, des Grisons, d'Appenzell Rhodes-Extérieure et une septantaine de villes.

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