Escroquerie sur internet: de faux douaniers suisses volent leurs victimes

L'Administration fédérale des douanes met en garde contre des escrocs ivoiriens qui se font passer sur internet pour des douaniers afin de d'extorquer des millions de francs à leurs victimes suisses.

17 déc. 2013, 11:52
Chine et Etats-Unis s'accusent de piratage informatique.

Des escrocs de la Côte d'Ivoire se font passer depuis des semaines pour l'Administration fédérale des douanes (AFD). Ils extorquent ainsi des milliers de francs à leurs victimes suisses. L'arnaque débute toujours par une histoire de coeur sur internet.

Un malfrat basé en Côte d'Ivoire séduit une femme en mal d'amour domiciliée en Suisse. Il lui fait ensuite croire que la douane suisse lui a confisqué plusieurs milliers d'euros, explique mardi Michel Bachar, chargé de communication de l'AFD.

Pour récupérer cette somme, il argue qu'il doit s'acquitter de frais administratifs liés à l'enquête que l'AFD aurait ouverte suite à la confiscation. Il lui demande de l'aider et de payer ces coûts à sa place.

A cette fin, il lui fait parvenir par mail un faux "certificat administratif de douane", soi-disant estampillé et signé par un collaborateur de l'AFD. Le document est rédigé dans un français approximatif.

Arnaquée à plusieurs reprises

L'escroquerie porte sur des montants allant de 1500 à 2000 francs. Arnaquée à plusieurs reprises, une habitante de la région genevoise s'est déjà fait dérober plus de 50'000 francs. "Cela peut paraître invraisemblable, mais ces voleurs jouent beaucoup avec les sentiments de leurs victimes. Et lorsque vous êtes dans une mauvaise passe amoureuse, vous êtes plus vulnérables", poursuit Michel Bachar.

"Nous voulons donc rendre attentif au fait que nous ne réclamons jamais de frais administratifs par mail. Nous le faisons toujours par courrier, avec un timbre et un cachet officiels." En outre, les escrocs ivoiriens utilisent des adresses mail de type "nom+prénom@gmail.com". Les collaborateurs de l'AFD ont eux des adresses se terminant par "@ezv.admin.ch".

Ni le Service national de coordination de la lutte contre la criminalité sur internet (SCOCI), ni l'AFD ne disposent de chiffres répertoriant le nombre total de cas constatés dans toute la Suisse.