La cavale de celui qui a été appelé le forcené de Bienne aura duré huit jours à l'automne 2010. En voici les principaux événements.
jeudi 2 septembre 2010: une annonce est publiée dans la presse régionale annonçant la mise aux enchères à la suite d'une décision de justice d'un immeuble sis au Chemin Mon-Désir 9 à Bienne. Les intéressés sont invités à le visiter le mercredi 8 septembre entre 15h00 et 17h00.
mercredi 8 septembre: le propriétaire de l'immeuble se barricade chez lui et annonce que sa maison, dans laquelle il est né, n'est pas à vendre. Il y vit seul et reclus depuis des années et s'oppose à sa soeur qui veut la vendre. Il est également en conflit avec les autorités biennoises auxquelles il écrit de longues lettres.
mercredi 8 septembre: en matinée, la police intervient dans le quartier, boucle plusieurs rues et prend position autour du numéro 9. Le forcené tire un coup de feu. Une quarantaine d'habitants des maisons alentours sont évacués, la police craignant des explosifs.
jeudi 9 septembre: à 01h00, l'homme de 67 ans sort brusquement de sa maison et fait feu sur un membre de l'unité spéciale de la police cantonale bernoise Gentiane. Grièvement blessé à la tête, l'agent est hospitalisé. Il est aujourd'hui hors de danger.
jeudi 9 septembre: au petit matin, les forces de l'ordre pensent que l'homme est toujours retranché chez lui et continuent à cerner la maison. Un hélicoptère Super Puma équipé d'une caméra infrarouge est appelé en renfort et survole longuement le quartier.
jeudi 9 septembre: la police confirme des rumeurs selon lesquelles l'homme s'est échappé. Les forces de l'ordre entament une vaste chasse à l'homme qui mobilise plus d'une centaine d'hommes. En soirée, les habitants évacués peuvent rentrer chez eux.
vendredi 10 septembre: à 00h30, le forcené revient vers son domicile et fait feu sur les agents en faction, qui ripostent. Personne n'est blessé mais l'homme réussit une nouvelle fois à prendre la fuite.
vendredi 10 septembre: les écoles restent fermées mais le calme revient dans le quartier. Devant la presse, le chef régional de la police se défend en expliquant que le forcené "a toujours une longueur d'avance".
samedi 11 septembre: la nuit a été pour la première fois calme mais le fugitif reste introuvable. Un profil du forcené commence à se dessiner. Il apparaît qu'il a minutieusement préparé son coup, depuis longtemps, et qu'il voue une haine féroce aux autorités. Des représentants de l'Etat sont placés sous protection et des agents en civil remplacent ceux en uniforme.
dimanche 12 septembre: un proche du fugitif lui lance un appel via la police pour qu'il le contacte. Sur le terrain, la police reste bredouille.
lundi 13 septembre: la chasse à l'homme se poursuit. En début de soirée, la police largue par avion des tracts sur lesquels est reproduit l'appel lancé par la connaissance du fugitif. Une vingtaine de personnes se réunissent au centre de Bienne pour manifester leur "solidarité" avec le fuyard.
mardi 14 septembre: à la suite de nouvelles investigations dans la maison du forcené, la police indique avoir découvert dans des caches des armes ainsi que 50'000 francs en liquide.
mercredi 15 septembre: la police mène une vaste opération aux alentours de Plagne dans le Jura bernois. Deux maisons connues du fuyard sont fouillées et des personnes qui le connaissaient interpellées.
jeudi 16 septembre: le commandant de la police cantonale indique avoir des indices qui laissent penser que le fugitif est toujours vivant. En charge de la sécurité dans le canton, le conseiller d'Etat Hans-Jürg Käser défend ses hommes. Il annonce néanmoins une analyse "critique" de l'opération une fois que celle-ci sera terminée.
vendredi 17 septembre: à 08h12, la police cantonale bernoise informe par communiqué avoir réussi à capturer le forcené. L'homme a été légèrement mordu par un chien mais est en bonne santé.
9 décembre 2010: la maison du retraité à Bienne est attribuée à un couple de la région pour un peu plus de 400'000 francs lors d'une vente aux enchères. Le nouveau propriétaire promet d'inviter le forcené.
8 mars 2012: Le Ministère public régional renonce à inculper le forcené. Il estime que l'homme n'était pas responsable de ses actes en raison de ses troubles mentaux. Il demande à un tribunal de prononcer une mesure thérapeuthique stationnaire dans un établissement fermé.