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Initiative eau propre: l’essentiel de la votation en 5 questions

Le 13 juin prochain, les Suisses se prononceront sur cinq objets. Parmi eux, l’initiative pour une eau potable propre et une alimentation saine. En cinq points, on vous résume ce que vous devez savoir sur la votation.

13 juin 2021, 03:15
L'initiative "eau propre" est l'un des deux textes soumis au vote pour interdire les pesticides.

Quel est l’objet?

L’initiative «Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique», déposée en 2018, a été lancée par Franziska Herren, monitrice de fitness à Wiedlisbach (BE). Elle demande que les exigences écologiques qui conditionnent le versement des paiements directs soient durcies pour que la protection de l’environnement et de l’eau potable soit renforcée.

Quel est l’enjeu?

Les paiements directs ne seraient versés qu’aux exploitants qui choisissent de produire sans recourir aux pesticides, bannissent l’utilisation préventive ou régulière d’antibiotiques dans les élevages et sont en mesure de nourrir leurs animaux avec le fourrage qu’ils produisent eux-mêmes.

La recherche, la vulgarisation et la formation agricoles devront s’aligner sur ces objectifs. Le texte ne concerne que les exploitations qui touchent des paiements directs de la Confédération. Un délai transitoire de huit ans est prévu.

Qui est pour?

Les partis de gauche, PS et Verts, soutiennent le texte. Un comité réunissant des membres des Vert’libéraux et du PLR, bien que le parti libéral-radical recommande officiellement le rejet du texte, prône le «oui». Un autre comité regroupant le WWF, Greenpeace, Pro Natura, Aqua Viva, les Médecins en faveur de l’environnement, BirdLife et la Fédération suisse de pêche (FSP) s’est aussi constitué pour soutenir l’initiative.

Qui est contre?

Le Parlement et le Conseil fédéral recommandent le rejet du texte. Privée de protection, la production de denrées alimentaires chuterait et il faudrait accroître les importations. Mais comme celles-ci sont aussi visées, la sécurité d’approvisionnement serait menacée et les prix devraient augmenter.

De manière générale, les agriculteurs estiment que le texte sur l’eau potable stigmatise trop l’agriculture contrairement à celui prônant l’interdiction des pesticides. Ainsi, l’Union suisse des paysans, la principale faîtière agricole, prône le non. Bio Suisse et Uniterre recommandent également le non.

Ces textes rendraient la vie impossible aux exploitations de volailles et de porcs qui sont souvent dans l’incapacité de disposer de leur propre fourrage. Ils poseraient aussi de gros problèmes aux producteurs de fruits, de légumes, de pommes de terre, de colza ou de betteraves sucrières, des cultures exigeantes en termes de protection. Beaucoup craignent pour leur survie.

Que disent les sondages?

Dans les premiers sondages, le texte récoltait une petite majorité de oui. Mais, le soutien à l’initiative pour une eau potable propre a diminué de six points de pourcentage par rapport au premier sondage. 48% des personnes interrogées approuvent désormais la proposition, alors que 50% la rejetteraient.

Les électeurs de gauche et des Vert’libéraux sont en faveur de l’initiative, tandis que les électeurs de l’UDC, du PLR et du Centre y sont opposés. Comme prévu, le soutien est le plus fort chez les Verts, de même que chez les citadins, qui sont 62% à l’approuver. La proposition a particulièrement du mal à passer auprès des jeunes. Ainsi, seuls 30% des 18-34 ans l’approuvent, contre 51% des plus de 65 ans.

L’argument le plus convaincant pour les partisans est que plus d’un million de personnes en Suisse consomment une eau contaminée par des pesticides issus de l’agriculture. Le rejet des opposants repose notamment sur l’idée que l’initiative affaiblirait l’agriculture car elle pourrait produire moins de nourriture.

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