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Initiative «pour une immigration modérée»: vers un rejet du texte de l’UDC sur la libre circulation

Le National a longuement débattu ce lundi de l’initiative de l’UDC sur l’immigration. Le texte exige la fin de la libre circulation des personnes. Tous les partis, excepté l'UDC, rejette l'initiative. Les débats reprendront le 18 septembre.

16 sept. 2019, 11:36
/ Màj. le 16 sept. 2019 à 22:00
Pour l'UDC, l'immigration est trop forte et la Suisse doit à nouveau pouvoir la régler de manière autonome.

L’UDC a défendu lundi son initiative «pour une immigration modérée» devant le Conseil national. Tous les autres partis ont exprimé leur rejet du texte lors d’un débat fleuve qui doit reprendre mercredi prochain.

Plus de 80 députés, dont 40 issus des rangs de l’UDC, ont demandé à pouvoir s’exprimer sur cette initiative. Après six heures de débat, ils étaient une soixantaine à s’être exprimé. Les discussions reprendront mercredi prochain.

Pour l’UDC, il est temps de revenir sur la libre circulation qui est une expérience ratée, selon Michaël Buffat (UDC/VD). Son initiative exige que la Suisse règle l’immigration de manière autonome.

Si le texte était accepté par le peuple, les autorités auraient un an pour négocier la fin de l’accord sur la libre circulation avec Bruxelles. Faute de solution dans ce délai, le Conseil fédéral devrait dénoncer l’accord dans le mois qui suit.

Protection des salariés

Face à l’UDC, les autres partis ont fait bloc pour défendre la libre circulation. L’initiative mettrait non seulement en danger des emplois et la protection des salariés, mais signifierait également la fin des accords bilatéraux I.

 

La fin de la libre circulation serait «fatale pour notre économie», prévient Isabelle Chevalley (PVL/VD). Grâce à cet accord, les employeurs peuvent recruter de la main-d’œuvre qualifiée dans l’espace UE/AELE de manière rapide. La libre circulation est déjà soumise à des conditions.

Elle a eu un impact positif sur l’économie suisse et est un succès pour la protection des travailleurs: les salaires ont augmenté, tandis que le chômage et le travail au noir ont baissé, indique Samira Marti (PS/BL). Le chômage des plus de 50 ans reste cependant une source d’inquiétude et il faut prendre des mesures pour endiguer ce phénomène.

Initiative «dumping salarial»

Les mesures d’accompagnement, qui permettent de contrôler l’immigration, disparaîtraient si l’initiative était acceptée et les travailleurs étrangers seraient moins protégés. Pour Mme Marti, l’UDC va mettre à mal la protection des salariés avec son initiative qui va mener au «dumping salarial».

Sans compter que le nombre de personnes arrivant à l’âge de la retraite va augmenter et la main-d’œuvre qualifiée va diminuer. La Suisse dépendra ainsi des travailleurs étrangers qualifiés, notamment dans le secteur de la santé, souligne Lisa Mazzone (Verts/GE).

Accords bilatéraux en danger

Si pour les députés la libre circulation n’a pas que des avantages, elle ouvre à la Suisse les portes au marché européen. La dénoncer entraînerait la fin de l’ensemble des accords bilatéraux I, rappelle Matthias Samuel Jauslin (PLR/AG). Avec son initiative, l’UDC joue enfin carte sur table, elle veut résilier les accords bilatéraux, relèvent plusieurs députés.

Libre circulation, obstacles techniques au commerce, marchés publics, agriculture, transports terrestre et aérien, recherche sont liés entre eux par une clause dite guillotine. Sans ces accords, le PIB de la Suisse chuterait de 5 à 7% d’ici à 2035, avertit Valérie Piller Carrard (PS/FR).

 

Les dénoncer reviendrait à isoler le pays, souligne Philipp Matthias Bregy (PDC/VS). La moitié des exportations suisses vont vers l’UE. L’initiative suit la même démarche et aura les mêmes effets que le Brexit, prévient Roger Nordmann (PS/VD).

Quelque 500’000 Suisses profitent également de la libre circulation pour vivre dans l’Union européenne, ajoute Kurt Fluri (PLR/SO).

Favoriser les travailleurs suisses

Pour l’UDC, l’immigration est trop forte et la Suisse doit à nouveau pouvoir la régler de manière autonome alors que la volonté du peuple, qui avait voté en faveur de l’initiative sur l’«immigration de masse», n’a pas été prise en compte. Les Suisses ne veulent pas du «cauchemar» d’une Suisse à dix millions d’habitants, plaide Jean-Luc Addor (UDC/VS).

A lire aussi : Suisse-UE: la commission des institutions du National recommande le rejet de l’initiative UDC contre la libre circulation

Cette surpopulation «incontrôlée» aura également un impact sur l’environnement. Les infrastructures ne suivent plus, avec des transports publics et des autoroutes toujours plus chargés et des loyers qui augmentent. Les ressources du pays sont limitées et sont mises sous pression par l’immigration, insiste le Saviésan.

L’accord sur la libre circulation pousse les employeurs à engager des travailleurs étrangers bon marché au détriment des Suisses. Il doit être levé pour favoriser les travailleurs suisses les plus âgés, qui peinent souvent à trouver un emploi, ainsi que les jeunes qui terminent une formation, plaide Roberta Pantani (UDC/TI).

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