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L'avocat du guérisseur demande l'acquittement

L'Hôpital de l'Ile à Berne a renvoyé au tribunal le guérisseur accusé d'avoir inoculé le sida à seize de ses "patients". Le prévenu affirmait ne pas pouvoir assister à son procès en raison de fatigues. Son mandat a plaidé l'acquittement.

18 mars 2013, 17:36
Un "guérisseur" devra répondre devant la justice bernoise mercredi d'avoir volontairement infecté 16 personnes avec le virus du SIDA. Il réfute les accusations.

Le "guérisseur" bernois accusé d'avoir inoculé le virus du sida à seize personnes doit être acquitté, a demandé lundi son avocat. Le Ministère public avait requis la semaine dernière 15 ans de réclusion pour lésions corporelles graves et propagation d'une maladie humaine.

C'est menotté et escorté de deux policiers que ce soigneur autoproclamé âgé de 54 ans est entré dans la salle du tribunal pour suivre la plaidoirie de son avocat. Le "guérisseur" est apparu fatigué à l'audience et n'a manifesté aucune réaction en écoutant son avocat. Il avait soit les yeux fermés soit le regard baissé.
 
La défense a déclaré que l'ésotérisme et le mysticisme n'étaient pas des actes pénalement punissables. Elle a estimé que son client était un bouc-émissaire et que les seize victimes avaient pu s'infecter sans son intervention.
 
Victime de préjugés
 
L'avocat commis d'office a toutefois expliqué devant le Tribunal régional ne pas pouvoir exclure que son client soit responsable des actes qui lui sont reprochés, mais a souligné les zones d'ombre dans l'acte d'accusation. Son client serait aussi victime de préjugés en raison de sa personnalité inhabituelle.
 
Auparavant, le procès du "guérisseur" bernois avait repris devant le tribunal en l'absence de l'accusé. Les avocats de six des victimes avaient notamment réclamé la condamnation du prévenu.
 
Lundi, le "guérisseur" a été déclaré en état d'être transporté et de comparaître devant le tribunal. Il avait dans un premier temps refusé de se présenter à son procès à Berne jeudi en invoquant un épuisement physique et psychique, mais les juges avaient ordonné sa comparution forcée et chargé la police de l'amener au tribunal.
 
Assaut de la police
 
Après l'assaut de la police vendredi, celui qui se présentait comme un guérisseur avait été admis à la division cellulaire de l'Hôpital de l'Ile en raison de son état de santé physique et psychique. Mais il n'avait pas été blessé lors de l'intervention de l'unité d'élite.
 
Lors du siège de sa maison, l'accusé avait menacé d'ouvrir le feu sur les forces de l'ordre. Aucune arme à feu n'a toutefois été retrouvée à son domicile, a indiqué lundi à l'ats le porte-parole de la police cantonale bernoise Nicolas Kessler, confirmant des informations de la "Berner Zeitung" et de "20 Minuten".
 
Les enquêteurs ont découvert deux sabres et un poignard. Quant à la femme interpellée en même temps que le "guérisseur", elle a été remise en liberté. Aucune procédure pénale n'a été ouverte contre cette cousine de l'accusé.
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