A moins de deux heures de l'ouverture du Conseil général de La Chaux-de-Fonds, où le législatif devrait se prononcer sur l'affaire Legrix, les tractations en coulisses se poursuivaient mardi.
L'enjeu: obtenir un accord de l'ensemble des partis représentés sur un texte qui saluerait l'action du Conseil communal et appellerait le conseiller communal Jean-Charles Legrix, désormais sans portefeuille, à "prendre ses responsabilités."
"Aucune décision n’est prise à l’heure actuelle", indique le conseiller général UDC Hughes Chantraine, qui précise que "rien ne sera terminé avant l’entrée dans le Conseil général". Il reconnaît que l'UDC a été associée étroitement à la démarche et a pu faire ses remarques. "Mais un certain nombre de choses heurtent encore notre sensibilité."
Ces derniers jours, les partis représentés au Conseil général avaient négocié un texte dont chaque virgule a été pesée. A l'origine, il était question, semble-t-il, d'appeler l'élu à démissionner. La formule a été adoucie.
En début de journée, les révélations publiées aujourd’hui dans différents médias, dont le nôtre, n’ont pas plu au parti de l’élu en disgrâce.
Selon nos informations, le texte avait-là recueilli l’aval unanime. Mais la révélation prématurée de son existence et de sa teneur aurait eu pour résultat le retrait de la signature, qui semblait acquise, de l’UDC.
Doyen du Conseil général et cheville ouvrière de la négociation, le popiste Charles-André Favre, joint mardi matin, ne cachait pas son dépit: la fuite «a mis l’udc sur les pattes arrière!»
Membre du groupe d’une dizaine de conseillers généraux qui ont œuvré en coulisses ces derniers jours pour aboutir à un accord multipartite, le président du groupe PLR Christophe Ummel n'était pas au courant d’une volte-face de l’UDC.
Mais il comprend tout à fait que la fuite ait pu avoir un effet délétère: «Pour eux il n'est pas indifférent que l'information paraisse dans la presse avant la discussion au Conseil général.»
Un groupe d'une dizaine de personnes de tous les partis ont travaillé à ce texte. "Nous avons fait ce qui était en notre pouvoir pour permettre à l’UDC de s’associer à la démarche», explique-t-il. Tous ces efforts avaient pour but, note-t-il, «d’éviter un très long débat et une partie de ping-pong».
Les élus entament la séance à 19h30, à l'Hôtel de Ville. Jusqu'ici, Jean-Charles Legrix a toujours affirmé qu'il assumerait son rôle et serait présent.