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La Suisse ouvre une procédure pénale sur un scandale de corruption

Le Ministère public de la Confédération a ouvert une procédure pénale contre deux organes d'un fonds souverain de Malaisie. Le premier ministre malaisien est impliqué dans ce scandale d'envergure internationale.

08 sept. 2015, 17:00
Le Suisse Xavier Justo, arrêté en Thaïlande pour une affaire de chantage lié à l'affaire malaisienne.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert une procédure pénale contre deux organes de 1MDB, un fonds souverain de Malaisie contrôlé par le premier ministre Najib Razak, a indiqué vendredi le MPC, confirmant une information du Temps. Une enquête est aussi ouverte contre inconnu.

"La procédure, ouverte le 14 août, est menée pour corruption d'agents publics étrangers, gestion déloyale des intérêts publics et blanchiment d'argent", précise André Marty, porte-parole au MPC. L'ouverture de l'action pénale fait suite à deux communications du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS), ajoute-t-il.

Cette affaire est liée à un scandale de grande envergure en Malaisie, concernant des irrégularités présumées dans un accord complexe datant de 2009 avec la société d'investissement 1Malaysia Development Berhad (1MDB) appartenant à l'Etat, mise en place par le premier ministre malaisien Razak. Elle porte sur le détournement - via la compagnie pétrolière saoudienne PetroSaudi (qui a un bureau à Genève) et 1MDB - de 700 millions de dollars (680 millions de francs environ).

Un Genevois déjà condamné

Dans cette affaire, un homme d'affaires genevois a été condamné lundi dernier à trois ans de prison en Thaïlande pour avoir tenté de faire chanter PetroSaudi.

Ancien employé de la filiale genevoise de ce cabinet d'énergie, le Genevois âgé de 49 ans a plaidé coupable devant un tribunal pénal de Bangkok. Il a reconnu avoir récupéré des données sensibles avant de quitter l'entreprise en 2011 et avoir ensuite réclamé 2,5 millions de dollars pour les restituer, selon la police thaïlandaise.

L'homme avait été placé en détention provisoire depuis son arrestation en juin sur l'île de Koh Samui, au sud de la Thaïlande, où il réside. "Il a été au départ condamné à six années. Mais cela a été réduit à trois ans, puisqu'il a plaidé coupable", avait précisé le tribunnal. L'audience n'était pas ouverte à la presse. Le Genevois va faire appel du verdict.

Limogeages

Le chef du gouvernement malaisien et la société 1MDB, endettée à hauteur de 11 milliards de dollars, ont vigoureusement démenti avoir commis des actes répréhensibles. Le fonds d'investissement, qui a pour but de financer des projets économiques, fait l'objet d'une controverse pratiquement depuis sa naissance en 2009, quelques mois après la prise de fonctions du premier ministre Razak.

Mais début août dernier, l'Agence malaisienne anti-corruption avait annoncé que près de 700 millions de dollars versés sur des comptes bancaires personnels de M. Razak étaient des "dons". Ils n'ont aucun lien avec un énorme scandale de détournements de fonds menaçant ce dernier.

M. Razak avait limogé son vice-premier ministre, Muhyiddin Yassin, et d'autres personnalités du gouvernement qui avaient réclamé des réponses concernant le scandale autour de 1MDB. Le procureur général Abdul Gani Patail, engagé dans l'enquête sur des faits de corruption présumés de cette société à laquelle M. Razak est lié, avait aussi été remplacé.

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