«J’avais 27 ans. J’ai vécu les événements de Mai 68 suspendue à mon transistor, branché en permanence sur Europe 1», raconte l’ancienne syndique de Lausanne Yvette Jaggi. «Ses reporters se répartissaient dans les manifestations de rue, les auditoires occupés, les lieux de débats et les usines en grève. J’étais fascinée aussi bien par les discours intrépides des leaders étudiants et les slogans-choc des affiches contestataires que par les réactions inadéquates des pouvoirs établis, bousculés dans leurs certitudes et leurs prérogatives.»
Des souvenirs forts, partagés par bien des femmes de cette génération, bien que Mai 68 ait été davantage porteur d’un discours anticapitaliste que féministe. Celui-ci s’est imposé dans un second temps, notamment avec la création du Mouvement de libération des femmes (MLF).
Ne pas céder au découragement
«Les femmes étaient dans la rue, mais elles n’étaient pas les porte-parole du mouvement», note Sylvie Durrer, directrice du Bureau fédéral de l’égalité...