"Du point de vue des actionnaires que je représente, le contre-projet est nettement meilleur", déclare Dominique Biedermann dans un entretien accordé au "Matin Dimanche". Avec l'initiative Minder, nous sauterons d'un extrême à l'autre, ajoute-t-il.
Aujourd'hui, notre pays et Singapour sont les seuls où les actionnaires n'ont aucun droit en matière de fixation des rémunérations. Avec le texte Minder, la Suisse serait l'unique pays au monde où ils dictent les rémunérations de la direction générale, estime Dominique Biedermann.
Il juge que l'exigence de l'indépendant schaffhousois concernant le vote de l'assemblée générale sur la rémunération de la direction est contraire aux principes de bonne gouvernance. "On ne peut pas court-circuiter ainsi les responsabilités du conseil d'administration ", déclare-t-il.
Si l'initiative passe, il est probable que plus aucune nouvelle société étrangère ne viendra s'établir en Suisse, prédit Dominique Biedermann. Il est possible que des sociétés se décotent et remplacent l'actionnariat dispersé par un ou plusieurs fonds, ce qui n'est pas gage de stabilité pour elles, analyse-t-il.
Electrochoc politique
Ces propos rejoignent ceux du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann publiés samedi dans la presse romande. Le ministre de l'économie juge quant à lui risqué pour la place économique de laisser les actionnaires prendre des décisions stratégiques en matière de rémunération.
Les actionnaires d'une société doivent pouvoir voter sur l'ensemble du système de rémunération, ce que seul prévoit le contre-projet, selon Dominique Biedermann. Il souligne que seule la proposition du parlement prévoit un vote contraignant sur ce système ainsi que la possibilité de le modifier.