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Le poète vaudois Philippe Jaccottet est décédé

L’écrivain suisse fut le seul Suisse publié de son vivant dans la Pléiade. Reste une œuvre, celle d’un tout grand.

25 févr. 2021, 15:07
Philippe Jaccottet est considéré comme l'un des plus grands poètes contemporains.

L’écrivain Philippe Jaccottet est décédé à l’âge de 95 ans à son domicile de Grignan, dans la Drôme (F), a annoncé jeudi sa famille à Keystone-ATS. Le poète était l’un des rares écrivains suisses à avoir été publié dans la Pléiade et le seul de son vivant. Il était né le 30 juin 1925 à Moudon. Il sera inhumé dans la plus stricte intimité.

Le poète marque les esprits quand «Airs» paraît en 1967 chez Gallimard: «Ce recueil a eu l’effet d’une révélation, c’est là que le déclic avec le public a eu lieu», expliquait l’été dernier à Keystone-ATS José-Flore Tappy, poète et proche de l’écrivain, dont elle a dirigé l’édition des Œuvres dans la Bibliothèque de la Pléiade.

L’auteur a répondu à une attente après la guerre, quand tout était à reconstruire. Pour les écrivains et les poètes, cela n’a pas été simple de reprendre la plume. Comment peut-on continuer à écrire? Qu’est-ce que l’on peut dire? Jaccottet comme tant d’autres s’est posé ces questions.

Traduit en chinois récemment

Preuve que le propos de Jaccottet continue de résonner au loin, le «Bol du pèlerin» (Morandi/2001) a été traduit récemment en chinois. Tiré à plus de 8000 exemplaires, le livre est sorti pour accompagner une grande exposition justement consacrée au peintre italien Giorgio Morandi, inaugurée à Pékin en décembre dernier.

Son œuvre, traduite dans une vingtaine de langues, l’a été entièrement en allemand aux éditions Hanser à Munich, avec une dernière parution en 2018: «Gedanken unter den Wolken» (Pensées sous les nuages, 1983). Elle l’est aussi abondamment en italien grâce au Tessinois Fabio Pusterla qui a signé la préface dans la Pléiade.

Philippe Jaccottet est considéré comme l’un des plus grands poètes et traducteurs de langue française contemporains. On lui doit des traductions de textes en allemand, espagnol, russe, italien, tchèque, japonais, et même de grec ancien.

Parmi ceux qu’il a traduits, on peut citer Homère, Rainer Maria Rilke, Hölderlin, Musil, Thomas Mann, Ingeborg Bachmann; Góngora; Mandelstam et Tsvetaeva; Ungaretti et Leopardi. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont le Grand Prix Schiller en 2010, et un nombre considérable d’essais ont été consacrés à son œuvre. Ses archives sont déposées à la Bibliothèque cantonale universitaire de Lausanne.

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