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Les altermondialistes se montrent moins virulents

Aujourd'hui, les anti-WEF semblent cependant déserter la rue, seul le black bloc présentant encore une menace.

22 janv. 2012, 11:28
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Outre ses conférences et rencontres entre hauts dignitaires, le Forum économique de Davos (WEF) est connu pour susciter l'ire des altermondialistes, contrés en nombre à coups de gaz lacrymogènes par le passé.

Samedi, ils n'étaient qu'environ 200 activistes à tenter de manifester dans les rues de Berne sous le slogan "Wipe out WEF!" ("Balayons le WEF!"). Avec un important dispositif, la police a étouffé dans l'oeuf ce rassemblement non-autorisé.

Parallèlement les critiques de la mondialisation se sont rassemblés vendredi et samedi dans plusieurs restaurants et lieux culturels de la Ville fédérale pour la 13e édition du "Tour de Lorraine". Ils y ont participé à différents ateliers sur des thèmes tels que la crise économique ou le mouvement des "Indignés".

Cet événement culturel n'est plus uniquement organisé dans le but de contester le WEF, comme à ses débuts, mais c'est tout de même le grand rendez-vous davosien qui dicte la date de sa tenue.

Un petit village d'igloos

Réunis au sein du mouvement "Occupy WEF", les opposants se rassemblent également à Davos-même. Ils ont toutefois dû renoncer de leur propre chef à une marche de protestation ainsi que, sous pression des autorités grisonnes, à manifester sur la place centrale du village, l'Arkadenplatz.

Ils ont finalement obtenu l'autorisation de se réunir sur une place moins centrée devant la mairie. Là, ils ont aménagé un village d'igloos qui doit accueillir une cinquantaine de militants durant le WEF. Leur nombre reste gérable pour l'important contingent de policiers.

Intégrer pour réduire la violence

Si cette année les anti-WEF semblent inoffensifs, il n'en a pas toujours été de même. Ainsi, en 2000, lors de la visite à Davos du président des Etats-Unis d'alors, Bill Clinton, la station grisonne avait été le théâtre d'échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre.

L'année suivante, de violents affrontements ont également eu lieu à Landquart (GR), à 40 km de Davos, et à Zurich. Depuis lors, la police a bouclé la station, qui s'est transformée en véritable bunker.

Les manifestations se sont alors concentrées dans les villes environnantes, dont les rues ont été recouvertes de débris de verre et de balles en caoutchouc. La mise sur pied de l'Open Forum de Davos a permis, dans une large mesure, d'endiguer cette vague contestataire, comme le reconnaissent les altermondialistes eux-mêmes.

"Notre objectif n'est plus de faire de grandes manifestations mais de nous montrer pratiques et pragmatiques. Nous analysons la situation économique et financière et formulons des demandes concrètes", explique à l'ats le nouveau secrétaire général d'Attac, Rémy Gyger.

La peur d'être fiché

"L'infiltration d'Attac par l'entreprise de sécurité privée Securitas a effrayé beaucoup d'altermondialistes qui ont peur d'être fichés", affirme M. Gyger. En outre, il est selon lui plus difficile de mobiliser en raison des confrontations avec la police: "Pour la majorité des gens, la violence ne sert pas notre cause", relève-t-il.

Depuis onze ans, Attac organise en outre la conférence anti-WEF "L'Autre Davos". Mais elle n'aura pas lieu cette année en raison de problèmes d'organisation.

Un combat armé

Une grande manifestation rassemblant des centaines d'altermondialistes n'est ainsi plus envisageable, assure pour sa part le pourfendeur de la globalisation et conseiller communal de la ville de Zurich Walter Angst (Liste alternative). "Par le passé, les gens emmenaient leurs enfants lors de rassemblements anti-WEF, aujourd'hui c'est une minorité qui prend part à ce combat armé de l'Etat".

M. Angst estime que la contestation du WEF a fondamentalement changé car le dispositif de sécurité a imposé de nouvelles normes: "C'est très difficile pour un mouvement de protestation lorsque chaque manifestant, avant de manifester, doit baisser son pantalon", note-t-il, prenant pour exemple les contrôles effectués à Fideris (GR).

Le droit de manifester est devenu un droit sous conditions, observe M. Angst qui ne s'étonne pas que seuls les plus radicaux des altermondialistes descendent dans la rue. "Les autres doivent à chaque fois réfléchir à de nouvelles stratégies".

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