Les autorités aéroportuaires du Burkina Faso, qui parlaient jusqu'ici de 116 victimes, évoquent désormais également la présence de 118 personnes de 14 nationalités différentes, dont une Suissesse, à bord de l'avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie pour ce vol entre Ouagadougou et Alger.
Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, 54 Français, "y compris les binationaux", ont trouvé la mort dans la catastrophe. On parlait jusqu'ici de 51 Français.
"Les débris de l'avion sont concentrés sur un espace limité, mais il est encore trop tôt pour tirer les conclusions", a précisé le président français, ajoutant qu'une boîte noire de l'avion avait été retrouvée et acheminée à Gao, au Mali, principale base des troupes françaises dans la zone. "Il y a des hypothèses, et notamment climatiques, mais nous n'en écartons aucune", a-t-il poursuivi.
Vents contraires
Selon un responsable à Gossi, des gardiens de troupeaux ont assisté au crash et ont transmis l'information plus loin. "C'était sans doute une tempête et il a été frappé par la foudre. Les gardiens disent que l'appareil était en feu quand il est tombé, avant de s'écraser", selon ce responsable.
Les conditions météorologiques demeurent l'hypothèse privilégiée pour expliquer l'accident, selon le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'exprimant à la radio RTL. D'autant que le contact avec le vol a été perdu après que le pilote eut demandé à modifier sa route en raison précisément du mauvais temps.
Attentat écarté
A ce stade de l'enquête, les autorités françaises écartent la piste de l'attentat. "Il n'y avait pas "de personnes suspectes" enregistrées à bord de l'avion, a déclaré à Ouagadougou la secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, Fleur Pellerin.
Plus tôt, le secrétaire d'Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier, avait lui écarté la possibilité d'un tir depuis le sol, acte "hautement improbable voire impossible", a-t-il dit.
Un détachement terrestre d'une centaine de soldats français, en provenance de Gao, dans le nord du Mali, est arrivé vendredi sur les lieux du crash, avec 60 soldats maliens et 40 Néerlandais de la Minusma, la force de paix de l'Onu au Mali. Leur mission est de sécuriser la zone et de recueillir des éléments utiles à l'enquête.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue burkinabè Blaise Compaoré se sont par ailleurs rendus séparément dans la zone de l'accident.
Opération "dans la durée"
Les corps seront acheminés par ce contingent à Gao pour y être identifiés, ce qui prendra du temps, car la zone où se situe l'épave est à huit ou neuf heures de route et de piste de cette ville du nord du Mali. "Les opérations vont s'inscrire dans la durée", a expliqué Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense.
"Nous ne sommes même pas certains que nous puissions reconstituer les corps tellement les morceaux sont émiettés", a d'ores et déjà averti le Premier ministre du Burkina Faso, Luc Adolphe Tiao.
Face à ce drame, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a décrété dès vendredi un deuil national de trois jours dans le pays.
Accueil des familles
Les enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) sont attendus samedi sur le site pour tenter de déterminer les causes de la catastrophe.
François Hollande rencontrera samedi à 15h00 au ministère des Affaires étrangères les familles des victimes françaises, en présence de plusieurs de ses ministres, a annoncé l'Elysée.
Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, son homologue burkinabé Djibril Bassolé et l'ambassadeur d'Algérie en France, Amar Bendjama, seront également présents.
Les images des restes de l'avion: