Il est 23 heures, dans la nuit de dimanche à hier. Sur un trottoir de cette artère un peu sinistre de Molenbeek-Saint-Jean, bordée de bâtiments industriels désaffectés, vestiges d’un passé glorieux, une dame âgée promène gentiment son toutou. A part elle, on n’aura pas croisé grand monde, sauf une vingtaine de personnes sortant d’une mosquée, dans les rues de cette commune bruxelloise à forte population musulmane, qui est sous le feu des projecteurs depuis les attentats de Paris.
«D’habitude, il y a beaucoup de gens dehors, à toute heure du jour et de la nuit», reconnaît Alain (*), un personnage très singulier: musicien suisse de 34 ans, Neuchâtelois d’origine et Vaudois d’adoption, né d’une mère protestante et d’un père musulman, il vit à Molenbeek depuis 2013.
Ambiance «plus glauque»
Il adore cette «ville dans la ville, multiculturelle». Mais «l’ambiance est devenue glauque depuis les attaques de Paris. Les...