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Syrie: Bachar al-Assad reste ferme face à Kofi Annan

Pour Bachar al-Assad, qui recevait samedi Kofi Annan à Damas, il ne peut y avoir d'issue politique à la situation en Syrie tant que des bandes "terroristes" continueront de déstabiliser le pays.

10 mars 2012, 19:16
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Le président syrien Bachar al-Assad est resté ferme samedi face à Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe qu'il recevait à Damas. Il ne peut, à ses yeux, y avoir d'issue politique à la situation en Syrie tant que des bandes "terroristes" continueront de déstabiliser le pays.

"La Syrie est prête à faire réussir tout effort sincère pour trouver une solution" à la crise, a indiqué M. Assad en recevant à Damas M. Annan. L'ancien secrétaire général de l'ONU effectue sa première mission visant à obtenir un cessez-le-feu face aux craintes d'un conflit généralisé qui plongerait le pays dans la guerre civile.

Mais le président contesté a averti que "tout dialogue ou processus politique ne peut réussir tant qu'il y a des groupes terroristes qui oeuvrent pour semer le chaos et la déstabilisation en s'attaquant aux civils et aux militaires", selon l'agence officielle Sana.

M. Annan a de son côté fait part de sa "profonde préoccupation" à Bachar al-Assad à propos de la sanglante répression du mouvement de contestation, a indiqué l'ONU. Il a également fait "plusieurs propositions" au président syrien pour mettre un terme aux violences, selon les Nations unies.

Mission difficile

Depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, les autorités refusent de reconnaître l'ampleur de la contestation et assimilent l'opposition au régime à des "groupes terroristes" manipulés par l'étranger. L'opposition de son côté dit avoir pris les armes pour défendre les civils et rejeté tout dialogue avec M. Assad dont elle exige le départ.

Dans ce contexte, la mission de M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, ne s'annonce pas facile. D'autant plus que la communauté internationale reste divisée entre le bloc Moscou-Pékin qui soutient le régime, et l'Occident et les Arabes critiques de sa répression brutale.

L'émissaire international devait quitter Damas dimanche après des rencontres avec des responsables gouvernementaux et de la société civile. Samedi, il avait déjà rencontré Hassan Abdoulazim, dissident de longue date.

Ville d'Idleb assiégée

Preuve de la détermination du régime à étouffer la contestation malgré les efforts diplomatiques, les pressions, les sanctions mais aussi la présence de M. Annan à Damas, ses forces ont mené leur plus violent bombardement de la ville rebelle d'Idleb, selon les militants. Selon l'OSDH, l'armée syrienne aurait même pris d'assaut samedi soir Idleb.

"Les transports de troupes sont entrés dans la ville d'Idleb alors que les bombardements et les combats" entre armée et rebelles se poursuivaient, a indiqué à l'AFP le président de cet ONG basée à Londres, Rami Abdel Rahmane. Il a fait état d'au moins 14 civils tués, de dizaines de blessés et de 150 arrestations dans la ville située dans le nord-ouest du pays.

Depuis l'aube, Idleb était visée par les "bombardements les plus violents depuis l'envoi de renforts de troupes cette semaine", avait auparavant indiqué le président de l'OSDH.

Vingt-sept personnes avaient déjà péri dans la province d'Idleb - 16 rebelles, sept soldats et quatre civils -, a précisé l'OSDH. D'après les militants, le plus grand nombre de rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) se concentre dans la province d'Idleb. Neuf autres personnes ont été tuées ailleurs dans le pays, selon l'ONG.

Réunion au Caire

Face à l'escalade, la Russie et les Arabes ont appelé à "la fin de la violence d'où qu'elle vienne", au terme d'une réunion conjointe au Caire marquée par les divergences, en présence du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Ils ont également refusé toute intervention étrangère, appelant à la mise en place d'"un mécanisme de supervision impartial" et à autoriser l'arrivée de l'aide humanitaire sans entraves, selon un communiqué commun lu par le ministre qatari des Affaires étrangères, Hamad ben Jassem Al-Thani.

Ce dernier a néanmoins jugé insuffisant un cessez-le-feu. Son homologue saoudien, Saoud al-Fayçal, a jugé que le veto russo-chinois en février à une résolution onusienne condamnant la répression avait permis au régime de poursuivre les violences.

M. Lavrov a lui répliqué que son pays ne soutenait aucun régime mais défendait le principe de non-ingérence et qu'il ne fallait pas imputer les violences en Syrie aux seules autorités.

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