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Ukraine: Didier Burkhalter entend faire dialoguer Kiev et les séparatistes

Le président tournant de l'OSCE, Didier Burkhalter a suggéré ce lundi de lancer un processus de dialogue national entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes pro-russe.

12 mai 2014, 12:54
Didier Burkhalter a proposé lundi de lancer immédiatement un processus de dialogue national en Ukraine, sous l'égide de l'OSCE.

Didier Burkhalter a proposé lundi de lancer immédiatement un processus de dialogue national en Ukraine, sous l'égide de l'OSCE. De quoi satisfaire la Russie, qui doute de l'utilité de nouveaux pourparlers internationaux, mais plaide uniquement pour un dialogue direct entre Kiev et les séparatistes de l'est du pays.

Ces tables rondes rassembleront des représentants du gouvernement et du parlement ukrainiens, ainsi que des régions. Une première expérience débutera d'ici quelques jours, a précisé M. Burkhalter, président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), devant les ministres des affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Selon une source diplomatique française, des discussions pourraient démarrer dès mercredi.

Selon la version écrite de son discours, M. Burkhalter a proposé que les discussions soient gérées par une personnalité ukrainienne bipartisane et une personnalité venant de l'OSCE. Il a annoncé à cet effet que Kiev avait accepté la nomination de l'ambassadeur allemand Wolfgang Ischinger comme co-modérateur externe. Il espérait obtenir avant la fin de la journée le nom de la personnalité ukrainienne.

Processus constitutionnel

L'OSCE entend aussi mettre en place des réunions publiques dans les mairies, afin de mieux prendre en compte les besoins et les préoccupations des citoyens. L'organisation propose là aussi son soutien. Ces démarches devraient se poursuivre au-delà de l'élection présidentielle du 25 mai et devenir partie intégrante du processus constitutionnel.

Ces démarches de dialogue national sont l'un des quatre points de la feuille de route l'OSCE que Didier Burkhlater a présentée aux chefs de la diplomatie de l'UE lundi matin. Ceux-ci pourraient adopter de nouvelles sanctions, plus dures, à l'encontre de la Russie.

Le temps presse, il faut agir maintenant, a martelé en substance M. Burkhalter. "Nous avons une fenêtre d'opportunité de quelques jours" pour "des actions concrètes", a-t-il ajouté, précisant que "le plus important est de reconstruire un véritable dialogue en Ukraine, entre la Russie, l'UE et les Etats-Unis".

Rien ne fonctionnera sans les opposants au régime

Moscou estime toutefois qu'une nouvelle réunion quadripartite, comme le 17 avril dernier à Genève, "n'a pas vraiment de sens". "Rien ne fonctionnera si les opposants au régime ne sont pas inclus dans un dialogue direct sur une sortie de crise", a souligné lundi le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe souhaite que l'"on passe aux mesures pratiques que doivent mettre en oeuvre les parties en conflit". Selon lui, une sortie de crise n'est possible que par le dialogue entre Kiev et les représentants des régions de l'est du pays.

Volonté du peuple respectée

La présidence russe a par ailleurs déclaré lundi qu'elle respectait "la volonté du peuple" exprimée lors des référendums d'autodétermination organisés la veille dans les régions de Donetsk et Lougansk. Elle espère que leur résultat sera mis en oeuvre de "manière civilisée, sans répétition des violences et par le dialogue" entre Kiev et les séparatistes.

Le Kremlin a condamné l'usage de la force contre des civils, "y compris à l'arme lourde", qui, dit-il, visait à empêcher ces consultations. Des tirs et détonations ont repris tôt lundi à Slaviansk, bastion de la rébellion armée, encerclé par les forces ukrainiennes qui y mènent une opération militaire depuis le 2 mai.

Sans surprise, le référendum de dimanche a consacré les velléités séparatistes du Donbass. Selon les autorités pro-russes locales, le "oui" l'a emporté à 89% à Donetsk et à 96,2% à Lougansk. La région de Lougansk a d'ailleurs averti qu'elle ne participerait pas à la présidentielle du 25 mai.

Les autorités de Kiev ont dénoncé une "farce" et leurs alliés occidentaux jugent que cette consultation était illégale. M. Burkhalter a de son côté estimé que ce référendum n'était "pas conforme" à la Constitution ukrainienne. Il a admis que le scrutin pouvait représenter une "provocation" pour certaines parties.

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