Un Suisse sur quatre ignore qui gère sa pension

Selon un sondage réalisé par AXA Investment Managers, 24% des Suisses ignorent quelle caisse de pension gère leur deuxième pilier.

11 sept. 2013, 13:34
L'entree des bureaux de la Caisse de retraite et de prevoyance du personnel enseignant photographiee le mercredi 31 mars 2004 a Sion. L'ancien president de la caisse de retraite des enseignants valaisans ainsi qu'un conseiller en placement ont ete mis en detention preventive. Le rapport de l'inspection cantonal des finances (ICF) rendu public ce mardi a Sion mardi met en lumiere une gestion "catastrophique" de la caisse. Selon Christian Melly, chef de l'ICF, certains anciens dirigeants se sont enrichis personnellement. Entre 1996 et 2002, la caisse a subi un manque ? gagner de l'ordre de 112 millions de francs. (KEYSTONE/Olivier Maire)

Un Suisse sur quatre (24%) ignore quelle caisse de pension gère son deuxième pilier. Si l'intérêt pour la prévoyance professionnelle semble supérieur à la moyenne en Suisse alémanique et au Tessin, seuls deux tiers des Romands s'en soucient, selon le dernier sondage réalisé par AXA Investment Managers.

Globalement, 29% des assurés LPP interrogés se désintéressent de la prévoyance, selon l'étude «Connaissances de la population suisse relatives aux caisses de pension 2013» présentée mardi à Zurich. Plus d’un quart d’entre eux se considèrent encore trop jeunes pour s'en inquiéter.

Un sondé sur cinq juge quant à lui le sujet trop compliqué, a indiqué Werner Rutsch, responsable de l'étude auprès de AXA Investment Managers. Environ 10% s'en détournent carrément au motif de n'avoir aucune influence sur leur pension.

Près de 60% des personnes qui s'en préoccupent ont plus de 42 ans, un âge où la retraite commence à se profiler à l'horizon, note Werner Rutsch. Parmi les rentiers, autant continuent de s'intéresser au sujet, même si celui-ci a perdu de sa pertinence.

Facteur âge décisif

L’étude, qui examine comment la population suisse évalue ses propres connaissances en matière de second pilier, démontre que l'âge reste un facteur décisif. Ainsi, les assurés actifs de plus de 42 ans s'estiment à 83% bien informés, voire experts, tandis que 86% des retraités peuvent en dire autant.

Parmi la tranche des 18-24 ans, plus de la moitié des sondés ne savent pas à quelle institution de prévoyance ils sont affiliés. Un fossé existe également entre les genres, puisque 31% des femmes interrogées ignorent quelle caisse gère leur capital vieillesse, contre 18% parmi les hommes.

Lancée en 2010, cette enquête représentative a été réalisée pour la troisième année consécutive au printemps 2013 par AXA Investment Managers. Elle porte sur un échantillon de 685 personnes, dont 541 actifs et 144 retraités.

Sécurité et clarté

Dans l'ensemble, l'intérêt, tout comme les connaissances en matière de pension, se sont certes accrus en trois ans, se félicite Werner Rutsch. Une évolution qu'il met sur le compte du débat politique, des médias et des efforts d'information déployés par les caisses elles-mêmes.

Désormais, 60% des femmes sont en mesure de citer correctement l'âge officiel de leur retraite, contre une sur deux seulement lors du premier sondage - et 90% des hommes. Mais d'importantes lacunes subsistent quant aux aspects plus techniques. Une bonne moitié des participants croient par exemple à tort que le capital vieillesse provisoire indiqué sur leur certificat d'assurance leur revient dans tous les cas à la retraite.

S'ils pouvaient choisir leur institution de prévoyance, les répondants opteraient pour la clarté de la documentation, la qualité du conseil et la transparence, juste après la sécurité du capital. Sur la liste des critères déterminants, les bons rendements ne figurent quant à eux qu'en cinquième position.