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Un UDC pur sucre présidera pour la première fois la Confédération

Avec Ueli Maurer, un UDC pur sucre présidera pour la première fois la Confédération.

29 nov. 2012, 16:05
Avec les accords bilatéraux, la Suisse a choisi le chemin de la  liberté, estime Ueli Maurer.

L'année sera cruciale pour Ueli Maurer. A 62 ans, le ministre de la défense, continuera d'être chahuté entre avions de combat et services secrets. Les faits et gestes de cet isolationniste seront attentivement observés.

Même si plusieurs parlementaires, gauche en tête, mettent en doute les capacités à gouverner et la collégialité du Zurichois, celui-ci risque tout au plus l'affront d'une élection médiocre le 5 décembre. Tout le monde ne voit pas d'un bon oeil que l'image de la Suisse à l'étranger porte davantage l'estampille de la droite dure.
 
Qui plus est avec un président de la Confédération maîtrisant mal le français et qui s'est gardé de s'entourer de Romands. Le ministre de la défense, seul représentant de l'UDC au Conseil fédéral, n'a pas manqué d'exprimer sa différence avec des déclarations parfois peu diplomatiques.
 
Une case en moins
 
Ueli Maurer a été jusqu'à dire dans un journal allemand qu'il fallait avoir une case en moins pour vouloir entrer dans l'Union européenne. Rebelote récemment lors d'un discours à Uster (ZH) où il a descendu en flammes les accords bilatéraux.
 
Face aux pressions allemandes pour un assouplissement du secret bancaire, il a affirmé être prêt à se passer de sa Mercedes de fonction. Et un jour avant que le Conseil fédéral s'engage pour la sortie du nucléaire, il n'a pas hésité à lancer que la Suisse ne pouvait pas se passer de l'atome.
 
Fin tacticien ?
 
Lorsqu'il était encore président de son parti, le Zurichois passait pour un fin tacticien. L'image n'est plus si claire. Parti, tel Hercule, nettoyer les écuries d'Augias de l'armée après avoir accusé son ex-collègue de parti Samuel Schmid de n'avoir rien fait, Ueli Maurer souffle le chaud et le froid sur ses intentions. Ses actions et déclarations laissent souvent coi, même au sein de son parti.
 
Le conseiller fédéral a réussi un coup de maître avec le budget militaire. Il a listé les carences de l'armée et martelé que l'argent manquait, sans hésiter à faire valser les chiffres. Résultat: le Parlement réclame désormais 5 milliards par an alors que le Conseil fédéral ne proposait au départ que 4,4 milliards.
 
Gripen
 
La stratégie de ce major, qui a fait ses classes chez les cyclistes et a souhaité la meilleure armée du monde pour la Suisse en arrivant au ministère de la défense, reste opaque. Sa communication sur l'achat de nouveaux avions de combat, un projet sur lequel le Parlement doit trancher en 2013, laisse songeur.
 
Officiellement, le Zurichois soutient la position du Conseil fédéral. Il veut des Gripen suédois, alors que son parti aurait certainement préféré mieux et plus cher. Et il prône - au dam de la droite - la création d'un fonds pour financer les jets, ce qui permettra au peuple de se prononcer.
 
Mais ses explications sur les nombreuses questions entourant le dossier surviennent souvent après coup, et sont rarement limpides. Le ministre de la défense a même admis ne pas être au courant de rapports très critiques contre le Gripen et publiés par la presse, avant de se rétracter.
 
Espions
 
Le vol de données au sein du Service de renseignement de la Confédération lui donne aussi du fil à retordre. L'affaire intervient alors que le ministre doit encore présenter un projet sur les moyens d'enquête à accorder aux taupes suisses.
 
Le conseiller fédéral a jusqu'ici protégé le chef du Service de renseignement Markus Seiler. Mais les parlementaires vont mener l'enquête, avec des résultats attendus au début de l'an prochain. Le Zurichois n'a pas brillé non plus concernant sa gestion du fiasco informatique des Forces terrestres ou des armes perdues dans la nature.
 
JO aux Grisons
 
Lorsqu'il a accédé au Conseil fédéral en 2009, le démocrate du centre s'est gardé de jouer la rupture en désignant plusieurs hauts cadres. Il a fait plusieurs fois le poing dans la poche. Notamment lors de la rédaction du rapport sur la politique de sécurité, étroitement surveillée par les autres ministres.
 
Contrairement à Adolf Ogi en son temps, Ueli Maurer ne s'est pas fait une forte image de ministre des sports. Il a fallu attendre le projet de Jeux Olympiques aux Grisons pour qu'il sorte du bois.
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