Après une décennie de chantier entre 1971 et 1982, le CHUV inauguré le 7 septembre 1982, fête aujourd’hui ses 40 ans. Quatre décennies, marquées par des prouesses médicales, l’ont hissé au rang des 15 meilleurs hôpitaux du monde.

En 40 ans, le développement des collaborations entre le CHUV avec les hôpitaux régionaux a sonné le glas d’une médecine de fiefs locaux dirigés par des chefs de service omni et totipotents, ouvrant la voie à une médecine en réseau, multidisciplinaire, au bénéfice des patients. Parmi ces réseaux, celui du Pr. Nicolas Demartines, Chef du Service de chirurgie viscérale au CHUV, illustre l’un des modèles de collaboration. Il exerce au CHUV depuis 2006 et a formé des médecins dans son domaine de spécialisation. Certains sont devenus chef de service dans l’un des hôpitaux vaudois, dont Luca Di Mare à l’Hôpital de Morges.

«Les collaborations sont l’expression de la médecine moderne. Le CHUV et les hôpitaux régionaux ont besoin les uns des autres, sans hiérarchie.»

Pr. Nicolas Demartines, CHUV

«Le meilleur des deux mondes»

«Si vous pilotez un avion à la Blécherette toute l’année et une fois par an, vous prenez les manettes d’un jumbo-jet pour New York, je n’aimerais pas être le passager», dixit Nicolas Demartines. Au CHUV, doté d’infrastructures et de plateaux techniques uniques, la médecine hautement spécialisée (MHS), dont la chirurgie viscérale, prend en charge les patients pour des opérations particulièrement lourdes et complexes. Ces patients, adressés par les hôpitaux de la FHV, restent dans le giron du service hospitalier de leur région pour le suivi et, selon les cas, les traitements complémentaires à la chirurgie, notamment en oncologie.

«Les collaborations sont l’expression de la médecine moderne. Le CHUV et les hôpitaux régionaux ont besoin les uns des autres, sans hiérarchie. Parmi ses anciens assistants, Luca Di Mare, médecin-chef en chirurgie viscérale à l’Hôpital de Morges, forme depuis 10 ans, «des internes qui ont grandi au CHUV et quand ils sont prêts, je les forme ici au jour le jour. En deux ans ils pratiquent environ 1000 opérations, ils ont alors les reins assez solides pour retourner au CHUV, s’ils le souhaitent».

51 000

Nombre de patients soignés au CHUV en 2021, leur nombre a doublé en 40 ans.

Ce maillage entre l’Hôpital universitaire, à la pointe de la médecine hautement spécialisée, et l’EHC garantit aux patients «de bénéficier du meilleur des deux mondes», souligne Luca Di Mare, dont une trentaine de patients entrent dans le cadre d’un suivi pluridisciplinaire avec des spécialistes du CHUV.

«Personne n’est propriétaire d’un patient»

Le formidable bond technologique de ces deux dernières décennies, favorisant les transferts de documents médicaux et les réunions en visioconférence, dispense les patients de se déplacer au CHUV. Nicolas Demartines défend une vision forte selon laquelle, «personne n’est propriétaire d’un patient, nous sommes plus intelligents à plusieurs et le résultat est une augmentation des chances de survie des patients».

Il faut également y voir le signe de l’évolution de la politique de santé publique qui marque les changements de paradigmes du CHUV au fil des décennies: privilégier le confort du patient en assurant une prise en charge au plus près de son domicile et répondre à des impératifs économiques en développant l’ambulatoire.

Toujours plus de proximité, c’est aussi des médecins du CHUV qui se délocalisent. Par exemple, le manque de salles d’opération amène un spécialiste du CHUV tous les quinze jours à l’hôpital Morges où un bloc opératoire pour la chirurgie endocrine est mis à disposition. Ces partenariats ne se limitent pas à de la logistique selon Nicolas Demartines, «ils se traduisent en plus-value de compétences pour tout le monde».

A 40 ans, le CHUV est un partenaire privilégié de l’hôpital de Morges

Comparé à un paquebot lors de sa création, le CHUV s’est transformé en navire de tête d’une flotte composée des membres de la Fédération des hôpitaux vaudois.