Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Affaire Skander Vogt: quatrième instance pour le journaliste ayant publié les conversations

Le journaliste ayant publié les conversations téléphoniques entre la police la prison contredisant la version officielle dans l'affaire Skander Vogt en est à sa quatrième instance. Le Tribunal fédéral a cassé les deux premières pour renvoyer l'affaire devant une cour de première instance.

12 avr. 2013, 13:10
Les fuites dans l'enquête sur la mort de Skander Vogt ont conduit un journaliste du "Matin" devant le Tribunal de police de Lausanne vendredi.

Les fuites dans l'enquête sur la mort de Skander Vogt ont conduit un journaliste du "Matin" devant le Tribunal de police de Lausanne vendredi. Dominique Botti avait publié des conversations téléphoniques entre la police et la prison contredisant la version officielle.

L'affaire en est à sa quatrième instance: le procureur vaudois avait déclaré le journaliste coupable de "publication de débats officiels secrets" mais l'avait exempté de toute peine. Dominique Botti avait alors recouru au Tribunal cantonal, qui l'avait acquitté. Saisi à son tour, le Tribunal fédéral a cassé les deux décisions, demandant à une cour de première instance de trancher.

Vraie affaire de principe

"Nous avons l'honneur rare de traiter une vraie affaire de principe", s'est d'emblée félicité Me Yves Burnand, le défenseur de Dominique Botti. La décision du juge unique Thomas de Montvallon fera jurisprudence et "redéfinira les droits et devoirs des journalistes confrontés à la publication d'éléments figurant dans un dossier d'enquête", a expliqué l'avocat.

Concrètement, le journaliste devrait être soit acquitté, soit déclaré coupable mais libéré de toute peine. Le juge devra aussi trancher la question des frais de procédure. Sa décision est attendue en fin d'après-midi.

Dans une plaidoirie très technique, Me Burnand s'est attaché à démontrer que l'obligation de garder le secret de l'enquête ne s'appliquait pas en l'occurrence au journaliste. Et même si c'était le cas, il existait un intérêt public prépondérant à la publication de ces bandes.

Les conversations entre les services pénitentiaires, la police et les urgences démentaient en effet clairement les affirmations des autorités qui assuraient que tout s'était passé dans les règles cette nuit-là. Leur publication a débouché notamment sur l'ouverture d'une enquête administrative, sur une réorganisation du Service pénitentiaire vaudois et du quartier de haute sécurité.

Ventilation inopérationnelle

Le journaliste avait en outre pris soin d'anonymiser les propos des intervenants. "Nous voulions soulever un débat public sans nuire aux intérêts privés" des personnes concernées, a expliqué Dominique Botti à l'audience.

Détenu à Bochuz dans le quartier de haute sécurité, Skander Vogt est décédé dans la nuit du 10 au 11 mars 2010 après avoir mis le feu à son matelas. Les gardiens ont attendu l'arrivée des forces spéciales (DARD) pour le sortir de sa cellule enfumée. Il s'est avéré après coup que le système de ventilation ne fonctionnait pas.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias