«Il y a quelques années, le Conseil d’Etat a fait le choix stratégique de rénover le CHUV, plutôt que de construire un nouvel hôpital. Il est aujourd’hui proposé de poursuivre la modernisation de ses infrastructures qui datent d’une quarantaine d’années», a déclaré le député Vassilis Venizelos, président de la commission en charge d’examiner le projet.
Le CHUV n’a jamais subi de rénovation majeure. Une simple visite des chambres à cinq lits permet de constater la vétusté des locaux et leur inadaptation aux normes actuelles d’hygiène hospitalière, à la lutte contre les maladies nosocomiales, sans même parler de l’actuelle pandémie, a relevé le Vert.
Pour les transformer, le Conseil d’Etat a sollicité un crédit de 18,1 millions au Parlement. Qui l’a accepté mardi sans discussion par 118 oui, sept abstentions et deux votes contraires.
Jamais rénové
Un crédit d’études de 5,9 millions pour la réhabilitation de l’Hôpital de Beaumont a également facilement passé la rampe, par 120 oui et 3 abstentions. Construit en 1969, l’établissement n’a subi aucune refonte majeure depuis. Il nécessite à la fois un assainissement énergétique et technique global, ainsi qu’une rénovation complète, a expliqué M. Venizelos.
Le député PLR Philippe Vuillemin s’est réjoui d’un projet donnant enfin une mission claire à cet hôpital, qui deviendra la «part gériatrique» du CHUV. L’UDC Jean-Luc Chollet a rappelé l’importance de pouvoir bien accueillir patients et familles aux soins palliatifs: un Vaudois sur six meurt au CHUV, a-t-il souligné.
Transfert de patients
Troisième objet, le crédit d’investissement de 24,2 millions pour transformer le garage à ambulances qui sert aux transferts de patients. Leur nombre a augmenté de façon importante, que ce soit entre les différents sites du CHUV (70 000 mouvements annuels en 2010, 153 000 en 2017) ou interhospitaliers (5300 en 2007, 10’600 en 2017), a souligné Vassilis Venizelos.
A ce jour, les zones de stationnement dédiées à la prise en charge des patients sont inadéquates et insuffisantes. La construction d’un véritable garage permettra de séparer les flux (visiteurs, collaborateurs, patients) mais aussi d’améliorer la sécurité en diminuant les risques d’accidents, a-t-il ajouté.
Chicaneries déplorées
La discussion s’est envenimée sur ce point. Certains PLR se sont offusqués du manque de clarté de l’intitulé. Celui-ci n’inclut en effet pas la transformation de l’esplanade du CHUV, qui compte pour sept millions sur ce crédit de 24,2 millions. Il aurait fallu deux projets de décrets, a déclaré Olivier Petermann.
«On a l’impression que les votes sur le CHUV ne sont jamais clairs», a ajouté Carole Dubois, cheffe du groupe PLR. «On craint les dépassements». La socialiste Jessica Jaccoud a sèchement répliqué: «En bon français, on appelle ça des chicaneries. Rien n’a été caché. C’est simplement ridicule.»
Malgré son opposition de départ, le PLR Philippe Vuillemin a relevé qu’il s’agissait d’un «objet totalement indispensable». Mais il coûtera 24,2 millions, un point c’est tout, a-t-il dit, s’adressant à la conseillère d’Etat Rebecca Ruiz et aux représentants du CHUV.
Urgences aussi
Pour Marc Vuilleumier d’Ensemble à gauche et POP, il s’agit d’un exemple de la guéguerre que le PLR a entrepris contre le CHUV depuis sa demande d’autonomisation. L’objet a été accepté par 106 oui, 23 abstentions et cinq votes contraires.
Le dernier décret concerne un crédit d’études pour le garage pour les ambulances dont les locaux n’ont pas été adaptés depuis 1982. L’intitulé a aussi été jugé trompeur par le PLR, car il ne porte pas uniquement sur un garage mais aussi sur la création de deux étages de bureaux. Après quelques passes d’armes, le Parlement a accepté d’allouer les 3,9 millions demandés (103 oui, 17 abstentions, six votes contraires).