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Deal de rue: renforcement de la présence policière à Lausanne

La Municipalité de Lausanne a décidé de renforcer la présence policière en uniforme pour lutter contre le deal de rue: dès le 15 juin, des policiers investiront de 8h à 22h six points du centre-ville particulièrement exposés.

05 juin 2018, 15:26
Des policiers de la Police municipale de la ville de Lausanne, controlent les individus lors d'une operation de lutte contre le deal de rue ce vendredi 1 juin 2018 sur la passerelle du Flon a Lausanne.

"Malgré les efforts déjà consentis, la situation est insatisfaisante, a lâché mardi Pierre-Antoine Hildbrand, municipal PLR en charge de la sécurité et de l'économie devant la presse à Lausanne. Il faut reconnaître que la population de certains quartiers est excédée, et à juste titre."

Si les mesures qui viennent d'être annoncées "étaient préparées depuis des semaines", Grégoire Junod, syndic de Lausanne, n'a pas caché que la manifestation contre le deal de rue qui s'est tenue la semaine dernière dans la capitale vaudoise et qui a réuni plus de 200 personnes "a accéléré leur présentation".

Six sites visés

Concrètement, davantage de policiers en uniforme patrouilleront dans six sites de l'hypercentre lausannois à savoir: Chauderon, Maupas-St-Roch, Bel-Air et la passerelle de l'Europe, la gare et le Petit-Chêne, la rue de Bourg et St-François ainsi que la zone Riponne-Tunnel.

Ils auront pour mission de rassurer la population mais aussi de dissuader les trafiquants de drogue et les acheteurs. Dans un premier temps, c'est l'équivalent de 20 policiers à plein temps qui oeuvrera, mais le dispositif sera renforcé "au cours des mois à venir".

Ces forces proviendront de la hausse du nombre de policiers (+25) décidée par la Municipalité pour cette législature ainsi que d'autres divisions des corps de police. A noter que les actuelles patrouilles pédestres ainsi que la présence policière des nuits et du week-end sont maintenues.

Nouveau poste mobile

D'autres mesures sont prévues comme un deuxième poste de police mobile. Quant à la répression, elle continuera à se faire notamment avec des policiers en civil mais aussi des chiens policiers. Et le nouveau dispositif, dont le coût n'a pas été donné, compte bien utiliser le processus de comparution immédiate Strada.

"Nous participons avec satisfaction à ce processus dans le cadre de la lutte contre les flagrants délits", a d'ailleurs précisé le commandant du corps de police de Lausanne Pierre-Alain Raémy. "Il est utile et même nécessaire."

Etude en cours

Les autorités veulent aussi s'appuyer sur les prochaines conclusions d'une étude des sciences criminelles de l'Université de Lausanne, prévues pour l'automne, sur les méthodes de lutte contre le deal de rue. Celle-ci a pour objectif de comparer les villes de Lausanne, Berne et Zurich sachant que les Alémaniques sont moins confrontés à ce problème.

 

La question de la surcharge pénitentiaire, qui touche beaucoup Vaud et Genève, est probablement un élément d'explication important."
Grégoire Junod syndic de Lausanne

 

Interrogé sur ces différences, le syndic avance quelques pistes. "La question de la surcharge pénitentiaire, qui touche beaucoup Vaud et Genève, est probablement un élément d'explication important, estime Grégoire Junod. Peut-être qu'un autre élément de réponse est la présence préventive de la police."

Reste que pour Pierre-Alain Raémy, il ne faut pas se voiler la face. "Le deal de rue n'a pas disparu à Zurich." Une partie est toujours là, une autre s'est diluée avec le renforcement de la présence de la police et une dernière se fait par exemple dans des appartements. "Le deal est là, mais moins visible."

Coup de gueule

Organisée par la présidente du PDC lausannois Sandra Pernet, une manifestation contre le trafic de rue qui s'est déroulée la semaine dernière à Lausanne, faisant notamment suite à un coup de gueule du réalisateur Fernand Melgar, domicilié dans le quartier de Maupas de la capitale vaudoise.

Celui qui incarne une certaine gauche humaniste a provoqué un violent débat, notamment sur les réseaux sociaux, en qualifiant son quartier de "zone de non-droit". Il reproche à la Municipalité son "laisser-faire frisant l'homicide par négligence" et affirme que des dealers abordent des adolescents sur le chemin de l'école.

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