Parfois depuis des siècles, parfois quelques années, des plantes venues de toute la planète colonisent notre pays, et notamment les rives du Léman. Un inventaire effectué par la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel), a mis en évidence la présence de plantes exotiques envahissantes (ou néophytes envahissantes) sur 5% de ses rives. Le long du Léman, parmi les douze espèces recherchées, huit ont été répertoriées.
Stéphanie Mercier, géographe responsable de la communication à la Cipel, a participé à ce recensement. «Evidemment, ce fléau ne se limite pas aux rives du lac, les berges des rivières sont tout autant concernées», relève la scientifique. Ces plantes sont dangereuses parce qu’elles prennent la place des espèces indigènes et menacent la biodiversité. Elles n’ont généralement pas de prédateurs ni de maladie, ce qui les rend concurrentielles et sont parfois à l’origine de problèmes de santé. Ainsi, la berce du Caucase provoque de fortes brûlures et l’ambroisie des réactions allergiques. Mais ce qui est paradoxal, c’est que certaines de ces espèces sont vendues dans les jardineries de la région. Il en est ainsi du joli arbre à papillon (buddleia de David), ou de la laurelle (laurier-cerise) que l’on aperçoit dans moult haies de la région. «Une grande surface avait renoncé à vendre de la laurelle. Mais comme les autres jardineries ont continué à en exposer, elle a perdu trop d’argent.Elle l’a donc à nouveau proposée l’année suivante, déplore Stéphanie Mercier.
Sur plus de 550 espèces exotiques répertoriées en Suisse, une cinquantaine pose problème.
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