Le Conseil d'Etat et le Parlement vaudois se sentent "naturellement liés" par les excuses de 2013 de la Confédération à l'égard des victimes de placements forcés. Les autorités l'ont déclaré solennellement mardi devant le Grand Conseil, en présence de victimes.
Ces placements administratifs étaient ordonnés non pas pour sanctionner une infraction, mais en réaction à un comportement jugé socialement déviant. Prostituées, alcooliques, indigents ou marginaux, des milliers de personnes ont été placées, internées ou emprisonnées en Suisse.
Le canton de Vaud a pris conscience de ces injustices et a institué il y a quelques années déjà une aide immédiate de 12'000 francs, jusqu'ici versée à 150 personnes. Il a franchi mardi un pas supplémentaire en s'associant aux excuses prononcées en 2013 par Simonetta Sommaruga, alors présidente de la Confédération.
Morale et liberté bafouées
"Nous avons eu à coeur d'établir les faits. Puis nous avons compris qu'il fallait passer à un début de processus de réparation, même si ce mot est dérisoire", a déclaré Pierre-Yves Maillard.
Devant un plénum particulièrement attentif et silencieux, le président du Conseil d'Etat a reconnu que "l'Etat a outrepassé des principes de morale et de liberté fondamentale. Nous nous sentons liés par les excuses de Simonetta Sommaruga", a-t-il ajouté.
Pour Pierre-Yves Maillard, il ne suffit pas "de considérer que nos prédécesseurs ont fauté et que ce risque ne nous concerne pas. Ce risque est permanent. Il faut rester vigilant, constamment".