Le Grand Conseil vaudois a accepté mardi d’investir près de 180 millions de francs, répartis entre cinq crédits, pour développer la formation et la recherche dans les sciences de la vie. La construction de deux nouveaux bâtiments est notamment prévue sur le campus de l’Université de Lausanne et au Biopôle d’Epalinges.

Les députés ont globalement réservé un très bon accueil à ces cinq crédits, destinés à ancrer «un pôle d’expertise scientifique» à Lausanne pour le développement de thérapies modernes, contre le cancer en particulier.

«Les montants demandés sont certes importants, mais ils sont très attendus par l’Université de Lausanne et le CHUV» qui portent conjointement ces différents projets, a relevé Sonya Butera (PS), rapporteuse de la commission.

Deux conseillers d’Etat, Rebecca Ruiz et Frédéric Borloz, sont venus défendre ces crédits. La première a notamment mentionné «la nécessité» de lutter contre «l’explosion des différents types de cancer», tandis que le second a insisté sur «la tradition vaudoise comme terre de formation et de recherche.»

«Tabou» dénoncé

Une voix discordante est toutefois venue s’installer dans les débats, celle de Jacques-André Haury. Le Vert’libéral a critiqué la construction du bâtiment sur le campus de Dorigny, selon lui trop volumineux et «anachronique» en matière écologique.

Il a estimé qu’un «tabou» auréolait toutes les demandes de crédit touchant l’UNIL et la science. «Pourquoi les questions de sobriété sont-elles oubliées lorsqu’il s’agit de l’UNIL?» a-t-il demandé.

Sa position n’a pas rencontré un grand écho parmi ses collègues, et le crédit pour ce bâtiment a facilement passé la rampe. Les quatre autres crédits n’ont pas été discutés.

Bâtiments et équipements

Dans le détail, 87,07 millions de francs ont été validés mardi pour ériger le bâtiment des sciences de la vie à Dorigny. Il abritera des locaux dédiés tant à la formation qu’à la recherche, des salles de travaux pratiques, des laboratoires et bureaux, un auditoire de 300 places et un centre d’exploration du vivant.

Ces structures bénéficieront au Département des neurosciences fondamentales, à la formation en chimie et biologie pour les étudiants de l’UNIL et de l’EPFL, ainsi qu’au Centre d’imagerie cryomicroscopique Dubochet et au Pôle de recherche national «Microbiome».

Un autre crédit, de 56,95 millions, vise à construire un nouveau bâtiment au Bipôle d’Epalinges, ainsi qu’un parking souterrain. Ce bâtiment servira à accueillir des groupes de recherche en immuno-oncologie, mais aussi en médecine de précision ou encore en bio-informatique, relevant de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL.

Deux crédits de 7,53 et 23,4 millions de francs ont aussi été acceptés pour l’Institut Ludwig de l’UNIL, afin de le doter d’infrastructures et d’équipements de pointe dans la recherche sur le cancer. Le dernier crédit de 3,76 millions de francs sera consacré à la construction d’un système de production de vapeur centralisée, tant pour l’Institut Ludwig que pour le centre des laboratoires d’Epalinges.

Grand Conseil vaudois: près de 180 millions pour les sciences de la vie

Le canton vise à créer un pôle d’expertise scientifique, notamment pour le développement de thérapies contre le cancer.