Avully: l'Etat de Genève va assainir un terrain contaminé à coup de millions

Dès le 18 août, l'État de Genève va évacuer des déchets chimiques d'un terrain occupé par une entreprise en faillite, à Avully. Le coût de l'opération se chiffrera en millions. Une plainte pénale a été déposée contre le propriétaire.

22 juil. 2014, 18:12
Le terrain concerné se situe sur la commune d'Avully, à l'ouest du canton.

L'Etat de Genève va évacuer des déchets dangereux d'un terrain à Avully. Plusieurs centaines de conteneurs de produits chimiques seront transférés au centre de traitement des déchets spéciaux, aux Cheneviers. L'opération débutera le 18 août. Elle durera de trois à quatre semaines.

Après la faillite d'une entreprise active dans le domaine de la chimie, l'Etat est devenu en mars propriétaire de cette parcelle, ont indiqué mardi les départements des finances (DF), de l'environnement, des transports et de l'agriculture (DETA) et de la sécurité et de l'économie (DSE). D'une superficie de deux hectares, le terrain se situe au bord du Rhône.

De grandes quantités d'alcools, de produits alcalins et de substances acides y sont stockés de manière non conforme. Les entreprises qui s'y sont suivies depuis 2001 - Techform Fine Chemicals AG devenue Achemis AG - sont bien connues des services de l'Etat pour leur non-respect des réglementations environnementales et leurs faillites successives, a expliqué Daniel Chambaz, directeur général de l'environnement au DETA.

Les décisions administratives notifiées depuis le milieu des années 2000 sont restées lettre morte, notamment par manque de solvabilité. En juillet 2013, l'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail a interdit à Achemis d'exploiter le site. Au nom de la sécurité. La société a été mise en faillite, et le gouvernement a décidé de reprendre le terrain pour l'assainir et le valoriser.

Des millions de francs

L'office des bâtiments a mené plusieurs expertises. Les substances doivent être répertoriées. Elles seront reconditionnées avant leur transport. Cette opération délicate sera assurée par le Service d'incendie et de secours de la Ville de Genève et ses partenaires. Certains déchets sont inflammables, voire corrosifs et irritants.

Les bâtiments, vétustes, seront vraisemblablement rasés, selon M. Chambaz. L'office des bâtiments a provisionné 2 millions de francs en vue de l'assainissement en surface, a indiqué Henri Roth, secrétaire général adjoint au DF.

L'Etat procédera ensuite à la décontamination du sol et du sous-sol. Dix tonnes de solvants chlorés, notamment, ont été découverts à quinze mètres, au fond de la nappe phréatique. Le coût sera plus élevé que les 3,2 millions estimés par une expertise de 2007. Il sera pris en charge par la Confédération, à hauteur de 40%, et par les entreprises responsables, a relevé M. Roth.

Plaintes en préparation

L'Etat a déjà déposé une plainte pénale contre Achemis AG pour s'être rendu de nuit sur le site, en mai, afin de découper le toit de l'usine et sortir des réacteurs, a fait savoir M. Chambaz. Tous ses manquements sont recensés, et d'autres plaintes sont en préparation.

Le canton est aussi en train de résilier les baux des trois autres locataires qui occupent la parcelle. "Ces entreprises sont victimes de la situation", a précisé M. Roth.