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Des trésors antiques exposés à Genève

Le Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) accueille jusqu’au 26 mai les trésors antiques de la colonie d’Arles (F) fondée par Jules César. Parmi eux, des trouvailles exceptionnelles faites dans le Rhône, dont le buste présumé de Jules César mis au jour en 2007.

07 févr. 2019, 16:07
Un buste présumé de Jules César en marbre de Dokimeion, exposé au Musée d'Art et d'Histoire de Genève.

«César et le Rhône. Chefs-d’œuvre antiques d’Arles» a pour objectif de poser un regard sur l’axe rhodanien, a expliqué Jean-Yves Marin, directeur du MAH jeudi devant la presse. «Bien sûr, il y a le buste de César, mais la vraie vedette de l’exposition, c’est le Rhône».

Arles et Genève sont des villes baignées par les flots du même fleuve, axe de pénétration majeur du commerce méditerranéen. L’exposition présente ce lien, qui s’articule aussi du passé commun autour de César proconsul de la Gaule transalpine. Fondateur de la colonie d’Arles en 46 avant JC, c’est lui qui a mentionné pour la première fois Genève, dans la «Guerre des Gaules», note M. Marin.

«César et le Rhône est construit» autour d’oeuvres «extrêmement impressionnantes» prêtées par le Musée départemental Arles antique (MDAA), a ajouté M. Marin. Réunies aux objets arlésiens du MAH, qui dispose de la deuxième collection d’archéologie méditerranéenne de Suisse, elles témoignent de trois siècles de prospérité de la colonie romaine.

Une Vénus convoitée

Si les musées de Lausanne, de Nyon et Gianadda à Martigny participent côté suisse, le musée du Louvre a lui prêté cinq ou six pièces, dont la fameuse Vénus d’Arles. «C’est assez rare», a expliqué Claude Sintes, directeur du MDAA. Cette statue n’a été confiée à une autre institution muséale que deux fois avant Genève, au Japon et à Arles.

Son histoire est singulière. Découverte à Arles à l’époque de Louis XIV, elle a été signalée au roi qui a demandé à la recevoir en cadeau. «A l’époque, c’était un ordre comminatoire», raconte-t-il. Elle a rejoint les jardins de Versailles, puis plus tard le Louvre.

Trouvailles extraordinaires

Le MDAA a également prêté des objets phares de sa collection. Depuis une vingtaine d’années, les fouilles subaquatiques à Arles ont révélé nombre de trouvailles, vestiges architecturaux, objets du quotidien ou funéraires.

«Ce que l’on trouve depuis 20 ans est extraordinaire: plus de 3000 objets, préservés par le limon, dont énormément de statuaires. Et ce n’est pas terminé», note Claude Sintes.

C’est là que le buste présumé de César a été retrouvé, en 2007. «Cette découverte a provoqué beaucoup d’émotion chez les chercheurs», a expliqué Alain Charron conservateur au MDAA. Si les experts sont divisés, plusieurs éléments plaident en faveur d’une représentation de l’empereur romain, a souligné le spécialiste.

Pattes d’oie

Notamment l’époque où a été réalisée la sculpture, du vivant de César, la comparaison avec les pièces de monnaie à son effigie, ses rides, ses pattes d’oie et les cheveux ramenés en avant (il avait honte de sa calvitie).

D’autres oeuvres essentielles du MDDA figurent dans l’exposition tel le sarcophage de Prométhée, qui aurait servi de sépulture à l’évêque Hilaire et le Captif, une statue d’un homme à genoux.

Excuses de Facebook

«César et le Rhône» présente au total plus de 400 objets au travers de différentes sections: éléments sortis du Rhône, de l’Arve et du Léman, la vie du port et son commerce, des éléments d’architecture d’Arles «petite Rome des Gaules», diffusion des idées et empreinte politique du monde romain, ainsi que les gens d’alors, témoignage sur la Genève de l’époque.

A noter encore que Facebook s’est excusé auprès du Musée. Il avait censuré la semaine dernière les photos d’art romain que le MAH avait publiées sur le réseau social, notamment celles de la Vénus d’Arles et du Captif.

En savoir plus : www.mah-geneve.ch

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