De manière générale, la banque cantonale est prudemment optimiste pour 2013. Responsable des études financières de la BCGE, Haroldo Jimenez a expliqué mardi à la presse que le spectre d'une crise systémique en Europe s'est éloigné, de même que celui d'un éclatement de la zone euro.
Après un troisième trimestre meilleur que prévu, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) du canton en 2012 devrait avoisiner 1,3% (contre 2,5% en 2011). Les indicateurs avancés pour les six à neuf prochains mois sont en hausse.
Reprise des exportations
Pour l'industrie (20% du PIB), la BCGE prévoit une reprise des exportations, à 90% composées de la bijouterie, de l'horlogerie et de la chimie, en raison des bonnes performances attendues des pays émergents.
Sous pression, le secteur financier (19% du PIB) devrait rebondir. "La place financière genevoise maintient son attractivité, même si la mutation du secteur prendra encore deux à trois ans", a affirmé le président de la direction générale Blaise Goetschin.
"Il y aura encore quelques années de turbulences, mais le secteur financier a des atouts pour rester fort", a-t-il ajouté. L'emploi des multinationales et organisations internationales devrait rester stable en 2013.
Pas de bulle immobilière
Les dépenses de construction, selon les derniers chiffres de l'Office cantonal de la statistique (OCSTAT), ont progressé de 15% en 2011 et la hausse devrait atteindre 22% en 2012. Du côté de l'hôtellerie, les nuitées dans les cantons urbains ont moins souffert que dans les régions de montagne, a indiqué M. Jimenez.
Sur le plan de l'immobilier, le marché s'équilibre et les prix plafonnent depuis quelques mois. L'on assiste aux premiers signes d'une correction, selon la banque cantonale.
Claude Bagnoud, membre de la direction générale, avertit que les conditions actuelles de taux d'intérêt historiquement bas ne se retrouveront plus avant longtemps. "Si l'on veut vendre, c'est la dernière opportunité", a-t-il indiqué.
Blaise Goestchin rejette à cet égard les avertissements de la Banque nationale suisse (BNS) et ne voit aucune raison de parler de bulle immobilière, ni de préparer un volant anti-cyclique aux effets mal connus.
"Le marché va rester à un niveau élevé, parce que Genève a désormais une résistance comparable à celle de Zurich ou Bâle", a déclaré Blaise Goestchin. Les taux d'intérêt devraient remonter lentement, de 0,9% actuellement pour dix ans à 1,1% dans 12 mois et 1,3% dans 18 mois, en même temps que l'inflation, selon la BCGE.