Quelque 70 conseillers de placement ont débrayé jeudi matin à Genève devant l'Office cantonal de l'emploi (OCE). Débordés, ils demandent des mesures immédiates pour faire baisser le nombre de dossiers à traiter.
Alors que le Secrétariat à l'économie préconise un nombre de dossiers par conseiller en placement de 120, la moyenne atteinte dans les ORP genevois oscille entre 150 et 180, a relevé le conseiller en placement Pierre-Yves Haab devant les grévistes. "On ne peut pas faire notre travail correctement. Par cascades, tous les services dédiés au placement sont atteints, de même que les chômeurs".
L'hiver dernier, la direction s'est engagée à faire baisser le nombre de dossiers à 130. Mais les négociations qui durent depuis un an n'ont conduit qu'à des mesures superficielles, a dénoncé Pablo Cruchon, secrétaire syndical au Syndicat des services publics (SSP).
Les grévistes - soit environ la moitié des quelque 150 conseillers en placement de l'OCE, selon le syndicaliste - réclament également l'abandon des objectifs chiffrés individualisés de retour à l'emploi. "La direction répond à la surcharge en mettant la pression sur le personnel".
"Cela crée un biais. Les conseillers en placement qui doivent atteindre un nombre de placements réussis chaque mois vont privilégier les cas les plus simples à replacer", a-t-il souligné.
Troisième revendication, la création d'une task force. Elle permettra de réaffecter des ressources internes au placement. "Derrière chaque dossier, il y a une personne en détresse. Nous devons pouvoir disposer d'un temps suffisant à dédier aux personnes en recherche d'emploi", a relevé une conseillère.