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Genève ne fait pas une priorité politique de la lutte contre le bruit, déplore une commission

Avec les nuisances sonores occasionnées par les routes et celles liées aux cafés-restaurants, près de 25% des Genevois sont exposés à plus de bruit que ne le tolère la loi.

17 janv. 2013, 15:21
Près de 25% de la population genevoise est exposée à des niveaux de bruits routiers au-dessus des valeurs légales, sans compter les nuisances liées aux cafés-restaurants et au voisinage.

Près de 25% de la population genevoise est exposée à des niveaux de bruits routiers au-dessus des valeurs légales, sans compter les nuisances liées aux cafés-restaurants et au voisinage. Pourtant, le canton ne fait pas de la lutte contre le bruit une priorité, déplorent des évaluateurs externes.

Ce constat émane d'un rapport de la commission externe d'évaluation des politiques publiques (CEPP) présenté jeudi devant la presse. La CEPP recommande d'élaborer une véritable stratégie cantonale de protection contre le bruit qui permette une meilleure coordination et une visibilité accrue des interventions de l'Etat.

Sur mandat de la commission de contrôle de gestion du Grand Conseil, les évaluateurs ont décortiqué pendant 18 mois l'arsenal réglementaire et administratif en matière de protection contre le bruit. Face à l'ampleur du phénomène, ils ont ciblé trois domaines: le bruit routier, le bruit des établissements publics et celui du voisinage.

A la traîne

S'agissant du bruit routier, Genève a pris un très grand retard dans la mise en oeuvre d'un plan d'assainissement par rapport aux autres cantons, a expliqué Gilles Gardet, membres de la CEPP. Et le temps presse, car 2018 marque l'arrêt des subventions fédérales pour les projets cantonaux.

Chaque canton peut choisir la manière dont il veut lutter contre le bruit routier. Genève a opté pour la pose de bitume phonoabsorbant. Mais fin 2011, soit 25 ans après l'adoption de l'ordonnance sur la protection du bruit, seuls 6 projets sont arrivés à terme. Ils concernent 7,3 km de route sur un total de 125. La planification est à revoir complètement, conclut la CEPP.

Une hotline

Les évaluateurs se sont aussi concentrés sur le bruit des établissements publics. Ce type de nuisance a considérablement augmenté à cause de la hausse du nombre d'établissements, qui sont passés de 1118 en 2001 à plus de 2600 en 2011. En octobre 2009, l'interdiction de fumer dans les établissements publics a jeté de l'huile sur le feu en éjectant les fumeurs sur le trottoir.

De plus, la rotation des exploitants des cafés-restaurants (environ 30% par année) complique le travail de l'administration. Il manque clairement de systématique dans le traitement des plaintes, a relevé M. Gardet. La CEPP recommande de mettre sur pied une hotline pour centraliser toutes les plaintes liées au bruit.

Impliquer les régies

Enfin, entre 30 et 40% de la population genevoise se dit concernée par le bruit de voisinage. Les zones d'habitats collectifs, souvent défavorisées, sont particulièrement touchées, relève M. Gardet. Le recours massif à la police pour gérer ce type de conflits est problématique. La CEPP recommande de développer des politiques de proximité.

Et de citer en exemple Vernier qui a engagé des correspondants de nuit pour encourager les habitants à respecter la tranquillité du quartier. Cette expérience est très encourageante, relève M. Gardet. Afficher dans les halls d'immeuble des informations claires sur les règles et sur les moyens de médiation existant pourrait aussi désamorcer des conflits.

Au final, la CEPP édicte quinze recommandations. Le Département de l'intérieur, de la mobilité et de l'environnement (DIME), dont dépend principalement la lutte contre le bruit souscrit à toutes ces propositions. Il s'agissait d'un des derniers rapports de la CEPP, cette commission étant amenée à disparaître en juin suite à l'adoption de la nouvelle Constitution.

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