Maria-Antonella Bino quitte le Ministère public de la Confédération (MPC) pour assumer une nouvelle fonction, a indiqué mardi le MPC dans un bref communiqué. "On m'a proposé un nouveau rôle qui correspond mieux à mes convictions et exigences", a déclaré la démissionnaire âgée de 46 ans.
"Mon nouvel employeur communiquera en temps voulu", s'est-elle bornée à indiquer, précisant qu'elle prendrait ses nouvelles fonctions dans le courant de l'été prochain. D'ici là et en attendant la nomination de son successeur, Mme Bino assurera notamment la transmission des procédures pénales qu'elle diligente en mains du procureur fédéral en chef Patrick Lamon, responsable de la division terrorisme.
Affaires sensibles
Parmi les affaires sensibles que Mme Bino a eues à gérer, la porte-parole du MPC cite des procédures en lien avec le printemps arabe ou un cas de suspicion de blanchiment d'argent mettant en cause des fonctionnaires russes corrompus.
Dans ce cadre, la procureure démissionnaire a eu à interroger un homme d'affaires russe mort alors qu'il effectuait un jogging en novembre à Londres, comme le rapportait il y a près d'une semaine le "Tages-Anzeiger".
Le procureur général de la Confédération Michael Lauber regrette sincèrement la démission de sa suppléante et la remercie pour "son grand engagement et la constante efficacité témoignés en faveur du MPC".
Dix ans
Affiliée au PLR, la Genevoise Maria-Antonella Bino a travaillé plus de dix ans dans la magistrature pénale fédérale. A l'été 2011, elle avait été candidate au poste de procureur général à la suite de la non-réélection d'Erwin Beyeler.
Auparavant uniquement procureure au sein du MPC, elle venait d'être élue, en mars 2011, comme 2e procureur général suppléant avec 188 voix sur 190 bulletins valables.C'était la première fois que ce poste était repourvu par l'Assemblée fédérale. Il dépendait auparavant du gouvernement.
Ces dernières années, le MPC a connu trois chefs en peu de temps. Erwin Beyeler n'avait pas été réélu en 2011 par l'Assemblée fédérale, quatre ans après qu'il avait succédé à Valentin Roschacher, parti sous la pression. Depuis l'arrivée de Michael Lauber, le MPC semble avoir trouvé la stabilité. Il n'a eu à déplorer l'an dernier qu'un départ, pour cause de maladie.