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La religieuse congolaise Soeur Angélique Namaika reçoit le prix Nansen à Genève

Le Haut Commissariat de l'ONU remet ce soir au Bâtiment des Forces Motrices à Genève le prix Nansen à Soeur Angélique Namaika.

30 sept. 2013, 11:18
Soeur Angélique Namaika est à Genève pour recevoir lundi le prix Nansen, doté de 100'000 dollars. La religieuse congolaise a témoigné à cette occasion des violences subies par les femmes et jeunes filles dans le nord-est de la RDC.

Soeur Angélique Namaika est à Genève pour recevoir lundi le prix Nansen, doté de 100'000 dollars. La religieuse congolaise a témoigné à cette occasion des violences subies par les femmes et jeunes filles dans le nord-est de la RDC.

"Ce prix a une grande importance pour moi et les femmes que j'aide. Nous en avions besoin", a déclaré Soeur Angélique à l'ats avant la cérémonie officielle de lundi soir au Bâtiment des Forces Motrices. "Ce fut une surprise, je ne m'y attendais pas", a-t-elle confié.

Le prix Nansen, doté de 100'000 dollars, décerné par le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), est financé notamment par la Suisse et la Norvège. Soeur Angélique a indiqué vouloir utiliser cet argent pour créer une boulangerie semi-industrielle.

Les centres que la Congolaise a créés depuis 2003 à Dungu, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont accueilli 2000 femmes victimes de mauvais traitements en dix ans. Actuellement, 150 femmes sont assistées par Soeur Angélique et son association. Les centres prodiguent une formation et s'autofinancent par la vente de leurs produits.

Sortir du traumatisme

Une des grandes difficultés est de convaincre les femmes victimes de violences sexuelles de ne pas se cacher, affirme la religieuse. "Quand elles viennent au centre, elles sortent de leur traumatisme", déclare-t-elle. Soeur Angélique pense que le prix Nansen va aussi contribuer à faire reconnaître son travail et à convaincre plus de femmes de sortir de la clandestinité.

Les attaques des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont diminué depuis 2009, mais elles continuent de se produire. "Les victimes ont peur de rentrer chez elles. Elles ont besoin de la paix et de revenus pour nourrir leurs familles", dit Soeur Angélique.

Et de souligner que les femmes jouent un rôle très important pour le pays. "Ce sont elles qui portent la vie, qui éduquent les enfants", affirme-t-elle. "Si les parents sont loin des enfants, ils sont abandonnés à eux-mêmes, alors qu'ils ont besoin de protection".

Alphabétisation

Les femmes secourues par la religieuse congolaise ont subi des viols, des coups, du travail forcé, des enlèvements. Elles sont souvent victimes d'ostracisme de la part de leur communauté en raison des épreuves qu'elles ont traversées. La mission de Soeur Angélique est de leur donner un nouvel espoir.

En leur offrant la possibilité d'apprendre un métier, en les alphabétisant et en leur donnant une formation, son association non seulement panse leurs blessures, mais les aide à retrouver une source de revenus.

Depuis 2008, quelque 320'000 personnes ont été forcées de fuir en raison des violences de la LRA dans la Province orientale de la RDC, selon le HCR.

"La vie de ces femmes a été brisée par la violence aveugle et le déracinement. Soeur Angélique montre qu'une personne peut à elle seule changer la vie des familles déchirées par la guerre. C'est une véritable héroïne", a souligné le Haut Commissaire de l'ONU Antonio Guterres.

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