Les délinquants de la route seront désormais punis plus lourdement à Genève. Le canton du bout du lac a adapté à la hausse son barème de sanctions en tenant compte de l'entrée en vigueur, début janvier, des mesures fédérales contenues dans "Via Sicura".
"Nous avons pris le parti de la sévérité", a déclaré mercredi devant la presse le procureur général du canton de Genève, Olivier Jornot. L'apparition dans la loi du "délit de chauffard", qui prévoit une peine allant de 1 à 4 ans de prison pour le coupable de cette infraction, a changé la donne.
"Si nous n'avions pas retouché le barème, il y aurait eu des effets de seuil considérables", a fait remarquer M.Jornot. Pour quelques km/h de différence, la punition serait passée de jours-amende à un an de prison minimum. Le Ministère public genevois a donc lissé le barème des sanctions, afin d'éviter des sauts trop brusques.
Une soixantaine de cas par année
En 2011, la police genevoise a dénombré 56 cas qui entraient dans la catégorie des "délits de chauffard". Jusqu'en octobre de l'année dernière, elle en a recensé 45. On peut compter sur une soixantaine d'affaires par année uniquement pour des excès de vitesse, a relevé la cheffe de la police genevoise Monica Bonfanti.
Le ministère public genevois a également donné un tour de vis concernant la conduite en état d'ébriété. Le tarif des jours-amende a été revu à la hausse pour les conducteurs fautifs. Les cas graves, soit des taux d'alcool de 3 pour mille dans le sang, seront pour leur part renvoyé en jugement devant le Tribunal pénal.
Genève est, avec Zurich, parmi les premiers cantons à s'être adapté aux nouvelles règles instaurées par "Via Sicura". Le temps entre l'adoption de la loi par les Chambres fédérales et son entrée en vigueur a été extrêmement court, a noté M.Jornot. Beaucoup de cantons sont encore en train de plancher sur le sujet.