Un homme de 46 ans est jugé depuis lundi par le Tribunal correctionnel de Genève pour sa participation présumée à deux braquages de bureaux de change. L'accusé conteste les faits. Il admet juste avoir fourni les voitures volées qui ont servi à commettre les casses.
Dans les deux cas, les malfrats ont utilisé un véhicule 4x4 pour défoncer la vitrine des bureaux de change. Le premier braquage reproché au prévenu s'est déroulé en novembre 2009. L'agence Migros de Plan-les-Ouates a été visée. Le deuxième braquage, qui n'a pas réussi, concernait le change Migros de Chêne-Bourg, en novembre 2013.
A Plan-les-Ouates, les braqueurs ont agi en milieu de semaine, attendant la fin de journée pour passer à l'action. A Chêne-Bourg, ils ont attaqué le bureau un samedi matin, peu avant son ouverture. Les malfaiteurs étaient armés les deux fois. Ils étaient même équipés de fusils d'assaut AK-47 lors du casse de Chêne-Bourg.
"Je ne suis pas un violent", a déclaré devant le Tribunal correctionnel l'accusé, un Lyonnais habitué des tribunaux, condamné à plusieurs reprises en France pour des vols, du recel et une tentative de "casse-bélier". L'homme a déjà passé 14 ans derrière les barreaux des prisons de l'Hexagone.
Traces d'ADN
Le prévenu conteste toute participation à ces deux braquages. La seule faute qu'il admet est d'avoir fourni les voitures qui ont été utilisées par les malfrats pour commettre ces attaques. Des traces d'ADN de l'accusé ont été retrouvées sur les véhicules qui avaient tous été volés.
L'homme a assuré devant ses juges qu'ils ne connaissaient pas l'utilisation qui allait être faite de ces voitures. En parlant du braquage du bureau de change Migros de Chêne-Bourg, l'accusé a déclaré qu'il pensait que les véhicules serviraient à des trafiquants pour des "go fast" sur les autoroutes.
L'accusé a aussi affirmé ne pas connaître les personnes qui lui ont commandé les voitures. Dans le cas du braquage de Chêne-Bourg, il a indiqué avoir apporté près d'Annemasse (F) les deux véhicules qu'il venait de dérober. L'opération s'est déroulée la nuit et le prévenu s'est dit incapable de retrouver l'endroit exact de la transaction.
Enquête difficile
Aucun des autres participants présumés au braquage du bureau de change de Plan-les-Ouates, au cours duquel 2 millions de francs ont été emportés, n'a été interpellé, à ce jour. Pour le braquage de Chêne-Bourg, trois personnes ont été arrêtées récemment à Lyon, mais elles contestent les faits en bloc.
Trois employées du bureau de change de Chêne-Bourg ont témoigné lundi devant le tribunal. Une de ces plaignantes se trouvait au moment des faits derrière son guichet. Elle a vu la voiture des malfrats reculer et foncer sur elle. Elle a par chance eu le réflexe de se jeter sur le côté et a évité ainsi d'être écrasée.
Deux gendarmes, qui se trouvaient de service au poste de police situé juste en face du bureau de change, de l'autre côté de la rue, sont rapidement intervenus. Ils ont essuyé un tir de Kalachnikov. La balle est passée à 4,5 mètres au-dessus de leurs têtes. Dérangés, les malfrats sont repartis sans butin.
Le Tribunal correctionnel devrait rendre son verdict mercredi.