Nyon dans les yeux de… (2/6)
En partenariat avec Nyon Région Télévision et avec le soutien de la commune de Nyon, «La Côte» brosse le portrait de six personnalités marquantes de la ville.

Entre dix et quinze rendez-vous par jour. L’agenda de Michèle Rodoni est en permanence surchargé et son temps soigneusement minuté. La directrice de la Mobilière ne s’arrête jamais, sauf peut-être quand elle rentre chez elle, dans sa région nyonnaise. Pour La Côte, ça sera 45 minutes d’interview. Un rendez-vous l’attend après.

Autant à l’aise dans le contact humain, qu’elle affectionne particulièrement, qu’avec sa communication, c’est ainsi avec une décontraction maîtrisée que Michèle Rodoni, 53 ans, joue le jeu des questions-réponses.

Quand on lui demande en quoi consiste son job de directrice, elle rit, surprise par la question, et se lance dans une première explication. «Tout me vient en allemand», s’excuse-t-elle avant de reprendre. Etre à la tête de la Mobilière, c’est «représenter les valeurs et la culture de la compagnie, réaliser la stratégie, atteindre les objectifs fixés et trouver des solutions aux obstacles qui ne manquent pas de survenir».

Arrivée en janvier 2021 à la tête de la fameuse assurance, qui compte comme clients un tiers des ménages suisses, Michèle Rodoni a grandi à Genolier, d’un père tessinois et d’une mère italienne. Et bien que le siège de sa société se trouve à Berne, cette enfant de La Côte n’a jamais quitté sa région.

Des maths et de la logique

Depuis toujours, Michèle Rodoni aime les chiffres. C’est donc assez naturellement qu’elle s’oriente vers les assurances. Après des études à la faculté des HEC de Lausanne, elle se lance dans l’actuariat, soit la discipline qui évalue les risques et les projections financières qui en découlent dans le domaine des assurances. «J’ai toujours eu un attrait pour la logique. J’aime les raisonnements qui ont un sens et sont structurés.»

J’ai toujours eu un attrait pour la logique.

Michèle Rodoni, Directrice de La Mobilière

Dans une autre vie, Michèle Rodoni se serait sûrement lancée dans la création d’une start-up spécialisée dans le métavers. Un brin geek, celle qui met volontiers ses lunettes oculus pour plonger dans la réalité virtuelle depuis son canapé, est attirée par l’informatique, l’intelligence artificielle et la science des données. «Il s’agit de secteurs prometteurs en plein essor.»

Mais ce qui la fascine plus que tout, ce sont les êtres humains. Et tout particulièrement les entrepreneuses et entrepreneurs. «Ce sont des personnalités qui m’inspirent. Je les trouve remarquables. Si je devais recommencer quelque chose, c’est vers la création d’une start-up que je m’orienterais.» D’ailleurs, elle confie avoir élevé ses deux enfants en leur conseillant d’être eux-mêmes, de suivre leur instinct et d’oser prendre des initiatives. «L’échec n’est pas grave. Il fait partie de la vie. C’est dans les moments compliqués que l’on apprend le plus sur soi-même.»

Une femme de culture

L’interview se tient dans une salle de réunion de Paléo décorée par un immense tableau du peintre Bernard Garo. En entrant, c’est la première chose qu’elle remarque. «Il est magnifique. Ce tableau fait partie d’une série réalisée sur le thème de l’Islande. Celui-ci représente un geyser vu du ciel.»

Car en plus de son côté scientifique, la directrice de La Mobilière possède un goût accru pour la culture. «Notre cerveau est divisé en deux parties: l’une dédiée à la logique et l’autre à la créativité. Moi, j’aime les maths et l’art.»

Michèle Rodoni consacre une partie de son temps libre à présider la Fondation pour les arts et la culture (FAC), à Nyon, qui soutient des projets culturels locaux. «Vu son intérêt pour l’art et le monde des artistes, ce n’est pas surprenant de la voir engagée à la FAC», relève Daniel Rossellat, syndic de Nyon.

«C’est surtout grâce à ses qualités fédératrices qu’elle attire des soutiens variés et fait prospérer la fondation», ajoute Fabienne Freymond Cantone, membre du Conseil de fondation.

Nyon, vendredi 14 octobre 2022, Plaine de L'Asse, portrait de Michèle Rodoni, directrice de La Mobilière, portrait de réalisé dans le cadre du partenariat entre La Côte et NRTV, photos Cédric Sandoz

Michèle Rodoni cultive un goût pour l’art. Hasard des événements, l’interview se déroule dans une salle de réunion du Paléo qui possède un tableau du peintre nyonnais Bernard Garo. Cédric Sandoz

Toujours en quête, Michèle Rodoni ramène de chacun de ses voyages une pièce d’un artiste. Dernièrement, elle a rapporté un petit olivier en fer de Grèce, raconte-t-elle avec enthousiasme. Les murs de sa maison sont ornés d’œuvres d’artistes japonais, islandais, mais aussi vaudois tels que Maya Rochat.

Mais qui dit culture ne dit pas que peinture. Michèle Rodoni est aussi l’une des fidèles de Paléo. La Mobilière est le principal sponsor du festival depuis plus de dix ans, un engagement qui a plu à Michèle Rodoni dès son arrivée dans l’entreprise. «J’apprécie cette ambiance unique lorsque l’on entre dans l’enceinte du festival.» Sting, Elton John, James Blunt, ou encore Stephan Eicher, Vianney, sans oublier le spectacle de Vincent Kucholl et Vincent Veillon sous la pluie font partie des rendez-vous qui l’ont marquée.

Ancrée dans sa région

Sans cesse en mouvement à travers la Suisse pour son travail, Michèle Rodoni apprécie d’autant plus de passer son temps libre chez elle, sur La Côte. On peut la croiser au centre commercial de Signy, en train de boire un verre sur la terrasse de l’Hostellerie du Château à Rolle ou encore sur le green du Domaine Impérial pour une partie de golf.

Dédiée à 100% à son assurance, Michèle Rodoni, cette «matheuse qui aime les gens», affectionne plus que tout le contact et les échanges, avec toujours un sourire franc aux lèvres.

SA MINI BIO
1969 Naît à Genève puis grandit à Genolier. Elle effectue ses classes à Givrins, Trélex et Genolier puis au collège de Nyon et au gymnase à Lausanne.
1990 Empoche son master en actuariat à la faculté des HEC de Lausanne et commence sa vie professionnelle à La Suisse Assurances.
1997 Naissance de son fils, puis naissance de sa fille en 1998.
2012 Entre au Comité de direction de la Mobilière. Elle est alors basée au siège nyonnais en tant que responsable Prévoyance.
2014 Devient la présidente de la Fondation pour l’art et la culture (FAC) à Nyon.
2021 Nommée directrice générale de la Mobilière, prend ses quartiers dans les bureaux de Berne.

Michèle Rodoni, femme d’arts et de chiffres

Nommée directrice de l’assurance la Mobilière en 2021, la Nyonnaise se caractérise autant par son attachement à sa région que par son goût pour la culture. Portrait.