Sauver la planète et son climat, c’est une urgence qui n’est plus à démontrer. Il faut agir vite, et maintenant. Mais comment se lancer dans un si vaste chantier? Sur La Côte, trois villages ont décidé d’unir leurs forces et ont trouvé une stratégie pour aller de l’avant.

Ce trio est composé d’Arzier-Le Muids, Bassins et Le Vaud. Le lien entre ces communes? Elles sont voisines et ont toutes décidé de rejoindre, main dans la main, le PECC.

Ça y est, encore une abréviation. A la rédaction, ça nous évoquait plutôt le «PAIC citron». Vous savez, le fameux produit vaisselle. Mais ça n’a pas grand-chose à voir. En fait, c’est le Plan énergie et climat communal. Ce PECC, c’est un cadeau du grand frère le canton à ses petites sœurs les communes.

Stop aux gaz à effet de serre

Il fait quoi, ce PECC? Il veut réduire les émissions de gaz à effet de serre et aider les populations à s’adapter aux changements climatiques. Vous savez, ces changements que nous avons tous déjà constatés dans la région: canicules, manque d’eau, grosses inondations…

En gros, c’est un outil pour faciliter le travail des communes, en particulier des plus petites. Et sur le terrain, comment on le réalise? On analyse la situation, on note ce que le village fait déjà de positif et les points sur lesquels il peut s’améliorer. Ensuite, les autorités s’appuient sur ce «diagnostic» pour décider de mesures.

Ces actions, on les trouve dans un catalogue. Il y a un peu de tout: promouvoir une alimentation locale, rénover ou construire de manière durable, réduire l’éclairage public, aménager les cours d’eau… Le tout avec la participation des habitants, pendant les quatre prochaines années.

Petite réunion entre voisins

C’est la première fois que trois communes s’allient pour une stratégie «climat». Les avantages? Des économies de procédures et de frais administratifs, et la possibilité de créer des synergies. «On pourra s’échanger des idées et des bonnes pratiques, mais nous aurons quand même chacun notre plan par commune», détaille Nicolas Ray, municipal responsable du développement durable à Arzier-Le Muids.

On pourra s’échanger des idées et des bonnes pratiques, mais nous aurons quand même chacun notre plan par commune.

Nicolas Ray, municipal à Arzier-Le Muids

C’est lui qui a lancé la collaboration. «Il me paraissait judicieux de travailler avec nos voisins. Du coup, j’ai invité mes collègues des communes proches à une réunion pour sonder l’intérêt», raconte-t-il. Certaines avaient déjà lancé leur propre plan. Mais à Bassins, la Municipalité récemment élue manifeste son intérêt.

Un spécialiste du cru

Le Vaud en entend aussi parler et demande à rejoindre l’aventure. Même si son municipal responsable, le Vert’libéral Sébastien Humbert, est carrément dans le métier, puisque c’est son entreprise, Quantis, qui a créé le calculateur de profil énergétique que le canton met à disposition des communes. «Je sais faire un bilan carbone, mais je ne suis pas un expert des procédures et des subventions qui existent. Il faut s’assurer que nous n’ayons pas d’angle mort», affirme l’élu.

A Le Vaud, Justine Zbinden et Valérian Giauque ont une micro-ferme en permaculture. Un projet qui pourrait peut-être rentrer dans les mesures pour promouvoir la biodiversité dans leur commune. Archives Sigfredo Haro

On n’irait peut-être pas jusqu’à dire que ces trois nouveaux partenaires de PECC sont «chauds, plus chaud, plus chaud que le climat» comme le scandaient les grévistes du climat… mais presque. En tout cas, les élus de chaque village ont plébiscité ce projet.

Des «doctoresses» pour un diagnostic

Le «diagnostic» du trio commencera tout bientôt et durera quelques mois. Même si tout n’est pas tout à fait formalisé, ce sont deux collaboratrices du bureau Eqlosion qui devraient s’en charger. Elles suivront les villages pendant les quatre prochaines années. «Beaucoup de petites communes n’ont pas de personnel dédié à cette thématique. Nous sommes là pour aider à structurer la politique énergétique et durable», indique Christelle Giraud, conseillère en environnement chez Eqlosion et municipale à Gland.

Leur mission sera d’analyser le profil énergétique de la commune et de déterminer son bilan carbone. En gros, comment se chauffent les villas, immeubles et bâtiments communaux, comment sont gérés les déchets, les espaces verts, la mobilité, etc.

L’accompagnement coûte environ 20’000 francs à chaque commune, pour les quatre ans. La moitié devrait être prise en charge par des subventions cantonales.

Les habitants de Bassins, Le Vaud et Arzier-Le Muids n’ont plus qu’à guetter les communications de leurs autorités: dans quelques mois, on leur présentera certainement comment leur commune empruntera la voie «verte».

Aubonne lance son plan climat communal

La commune va mettre à profit les outils mis à disposition par le Canton et mettre en œuvre un Plan énergie et climat communal (PECC).