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Autoroute: le contournement de Morges fait grincer des dents les communes avoisinantes

Les communes voisines de Morges, s'insurgent contre la variante du contournement autoroutier choisie par le canton.

06 mars 2013, 15:48
"Nous déplorons que la voix des communes, pourtant représentées durant les travaux du comité de pilotage, n'ait pas été prise en considération", ont déclaré devant la presse Eric Buehler, syndic de Bremblens et Philippe Guillemin, Syndic de Lonay à propos du projet de contournement autoroutier de Morges.

Préféré par le Grand Conseil et le Conseil d'Etat vaudois, le grand contournement de Morges, majoritairement à ciel ouvert et avec une bretelle intermédiaire, fait sursauter les communes de la région. Les plus touchées, Bremblens et Lonay, ont exigé mercredi un tracé entièrement enterré et l'examen d'autres alternatives.

"Nous déplorons que la voix des communes, pourtant représentées durant les travaux du comité de pilotage, n'ait pas été prise en considération", a déclaré devant la presse Eric Buehler, syndic de Bremblens. La solution proposée en février par le gouvernement et le parlement, en grande partie à ciel ouvert, avec un échangeur sur le plateau de Lonay-Bremblens, fait fi de l'avis des collectivités", a-t-il déploré.

Impact majeur

Lors de la procédure de consultation, les treize communes au nord de l'axe se sont en effet unanimement prononcées pour une solution enterrée et sans bretelle, a-t-il rappelé. Particulièrement concernées, Bremblens et Lonay ont décidé de "sortir du bois" et de réagir sans attendre.

"Plus de 50'000 véhicules emprunteront nuit et jour ce nouveau tronçon de 14,5 kilomètres. Composé de quatre à six pistes, il sera à l'air libre sur près de huit km. Au coeur de zones bâties, il menace la qualité de vie de 50'000 habitants, a déploré M.Buehler.

Il est important de se rendre compte de l'impact majeur de cette infrastructure et pour cela il faut connaître la réalité du tracé, a souligné le syndic. Les deux communes invitent donc la population et les politiques à le découvrir dans un film disponible sur www.facebook.com/contournement de Morges.

Nuisible pour l'environnement

L'Office fédéral des routes (OFROU) a proposé deux variantes dites "longues": elles partent du Voiron à l'ouest de Morges pour rejoindre l'échangeur de Villars Sainte-Croix au nord de Crissier. L'autoroute franchira trois rivières par le biais de viaducs et plusieurs sites naturels, dont le vignoble des Abesses et ceux protégés par le PAC Venoge, a expliqué le syndic de Lonay Philippe Guillemin.

La différence entre les deux réside dans la création ou non d'une bretelle intermédiaire au nord de Lonay sur le plateau de Lonay-Bremblens pour rejoindre l'échangeur d'Echandens. Les deux communes n'en veulent pas, à moins que ce raccordement ne soit enterré, ce qui est techniquement possible, mais nécessiterait la modification de normes en vigueur, a-t-il ajouté.

La solution de la bretelle est coûteuse - 3,2 milliards contre 2,3 milliards pour l'autre - et elle se révèle très nuisible pour l'environnement. "Les premières habitations sont à moins de 500 mètres et le village de Bremblens à moins d'un kilomètre. Mais malgré son impact très négatif, elle a les faveurs de nos autorités cantonales", a regretté M.Guillemin.

Deuxième balafre

On veut refaire une deuxième autoroute à 500 mètres de ce qui existe déjà, dans une zone à forte densification. Il est important de ne pas répéter les erreurs commises il y a 50 ans avec la traversée de Morges, ont souligné les deux syndics.

Car, la balafre morgienne continuera d'exister même avec le déclassement envisagé de l'autoroute actuelle en boulevard urbain à deux pistes. Au niveau des nuisances, il n'y aura pas d'amélioration puisque la ville et sa région devrait accueillir entre 10'000 et 15'000 habitants supplémentaires.

Les communes demandent donc à l'OFROU d'examiner toutes les alternatives à la construction d'une nouvelle autoroute avant de prendre une décision qui péjorera la qualité de vie de toute une région. Elles souhaitent une extension de l'étude d'amélioration du réseau et de la mobilité à l'ensemble de l'axe Lausanne-Genève avec tous les acteurs concernés (CFF, transports publics, cantons et communes).

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